Dans le cadre d'un agrandissement de leur structure laitière, les chefs d'exploitation doivent faire un choix : embaucher de la main d'œuvre, prendre un associé ou s'équiper en robotisation. L'institut de l'élevage s'est penché sur le sujet et donne quelques pistes pour prendre la bonne décision.
Depuis quelques temps déjà, la taille des élevages augmente. Les fermes de plus de 100 vaches laitières ne sont plus aussi rares qu’auparavant. Cette mutation induit une hausse continue de la productivité de la main d’œuvre (lait/UMO) et un poids croissant du salariat.
Emmanuel Béguin de l’Institut de l’élevage s’est intéressé à ces structures en mutation. D’après ses observations, le recours au travail en équipe permet d’atteindre des objectifs d’efficacité et de qualité de vie grâce à un roulement qui libère des week-ends et des jours de congés. Néanmoins, il faut être capable de gérer le relationnel et le collectif de travail. À l’inverse, d’autres structures s’orientent vers des modèles individuels avec 60 vaches et plus par UMO. Dans ce cas, le recours à la robotisation ou à l’externalisation permet de maîtriser la charge de travail, de se libérer du temps et de faire face aux coups durs.
Une organisation du travail à mettre en place
Dans les grands troupeaux, l’organisation du travail est indispensable. Ainsi, le « chef » passera plus de temps au bureau qu’à l’étable. Selon l’expert, passer du statut d’éleveur à celui de manager n’est pas un concept toujours bien vécu par tous. En effet, le métier évolue et nécessite même souvent de nouvelles compétences à acquérir.
Les grands collectifs de travail ont l’avantage de pouvoir se répartir les tâches et se remplacer. Travailler à plusieurs, c’est aussi pouvoir échanger, brasser les idées, se soutenir et partager les risques ou le stress, même si ce dernier point n’est pas vrai dans le cas du salariat puisque les salariés ne partagent pas le même risque ni la charge mentale que l’éleveur. Aussi, entre associés, l’entente n’est pas toujours aussi facile qu’on peut l’imaginer. « C’est pour cette raison que certains préfèrent prendre un salarié plutôt qu’un associé, explique Emmanuel Béguin. Certains ont aussi recours au salariat lorsqu’ils sont dans le besoin urgent de trouver de la main d’œuvre car un associé prend plus du temps à trouver. » Il resterait selon lui une certaine marge de progrès dans les associations qui consiste à plus prendre en compte l’humain (voire avant tout) dans les réflexions sur les projets, à optimiser le travail en se répartissant les rôles et en restant à l’écoute.
Salarié ou robot de traite : se poser les bonnes questions
La question du robot de traite revient souvent dans les agrandissements de structure. Le spécialiste relève alors trois profils différents : ceux qui préfèrent se tourner vers la robotisation plutôt que d’embaucher, ceux qui combinent les deux et voient le robot comme un facteur motivant pour le salarié en supprimant l’astreinte de la traite, et ceux qui ne souhaitent pas s’équiper dans cette technologie car « le robot ne réalise pas le même travail qu’un homme. »
Dans son étude, Emmanuel Béguin a recensé les différents freins et motivations du recours au salariat. Parmi les motivations, on retrouve la facilité à trouver un salarié par rapport à un associé, le fait de rester chef de son exploitation, la sérénité, la possibilité de déléguer certaines tâches, se libérer du temps, ne pas être seul sur son exploitation. Quelques freins ternissent cependant le tableau : le coût, les horaires, les congés et les arrêts maladies, la lourdeur administrative, les difficultés de recrutement et le moindre investissement dans le travail.
Par cette étude, l’expert met en avant le besoin des éleveurs à être formés ou du moins accompagnés sur le salariat ou l’association. Il estime également que le blason du métier de salarié en élevage se doit d’être redoré. C’est notamment la mission du site Devenir éleveur.
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