Face à la crise dans laquelle plongent les producteurs de viande bovine, le Modef dénonce le système de fixation des prix et craint la disparition de nombreux élevages.
Les prix de la viande bovine au plus bas, la filière semble plonger dans la crise. L'interprofession s'est réunie le 12 mai avec Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture, dans le but de trouver un compromis entre producteurs, abatteurs, transformateurs et distributeurs. Le Modef réagit.
« Les éleveurs ne comptent pas leur temps pour produire des animaux de boucherie de qualité et en retour, ils pourraient espérer que le prix de vente des vaches, génisses, bœufs, veaux soit à la hauteur de la qualité de leur travail. Mais c’est sans compter sur la rapacité des abatteurs, transformateurs et distributeurs qui se comportent comme des charognards. Avec des prix à la production en baisse de 6 à 8 % et des prix à la consommation en hausse de 1 %, les vautours se nourrissent sur le dos des éleveurs et des consommateurs », dénonce le Modef.
« En déclarant aux éleveurs, je vous comprends mais je ne peux rien faire, débrouillez-vous entre vous, le ministre de l’Agriculture se positionne en observateur d’un jeu dont les règles sont définies par l’équipe adverse (pouvoir donné par la loi de modernisation de l’économie aux Gms). Cela fait des années que le Modef dénonce cette loi Lme surnommée Loi Michel Edouard Leclerc », s’indigne le syndicat.
Il réclame « un encadrement des marges de la grande distribution et la fixation de prix minimum garantis qui couvrent les coûts de production et la rémunération du travail paysan : qu’on ne vienne pas nous dire que ce n’est pas le rôle d’un gouvernement de fixer des prix quand celui-ci administre les prix du biogaz, de l’énergie solaire et éolienne », constate le syndicat, en ajoutant qu’il est possible de limiter les importations de viande à prix bas et d’imposer les mêmes règles de production que celles imposées aux éleveurs français.
« Le Président de la République au sommet de l’élevage à Cournon en 2013 avait affiché sa volonté de sauver l’élevage. Si rien n’est fait face à cette chute des cours de la viande bovine, porcine, volailles, lait, il y aura moins d’éleveurs à sauver car ils auront pour la plupart disparu et rejoint les rangs toujours plus nombreux des sans-emploi », rappelle le Modef.

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