Malgré les alertes et les rapports pointant du doigt plusieurs menaces et « points de vigilance », la France et l’UE ont approuvé l’entrée en vigueur, à compter de ce 21 septembre, du Ceta, l’accord de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne. Certes progressive, l’application de l’accord fait bondir tous les syndicats agricoles, sans exception.
« Le président Macron a pris la décision de fragiliser encore un peu plus la situation des éleveuses et des éleveurs qui risquent d’être durement atteints par la concurrence avec la production canadienne, loin d’être soumise aux mêmes règles puisqu’autorisant l’utilisation d’antibiotiques comme hormones de croissance et de farines animales, pratiques interdites en France », dénonce la Confédération paysanne, qui a participé à une action devant l’Assemblée nationale mercredi 20 septembre.
« Personne ne le nie : le quota de 65 000 tonnes de viande bovine à l’export accordé au Canada va profondément concurrencer la production européenne de viande », rappelle pour sa part la Coordination rurale. « Si Phil Hogan mise sur un rattrapage par des exportations européennes vers le très protectionniste Japon, ce n’est vraiment pas de nature à rassurer, sachant de plus qu’en cas d’accord, les exportations vers ce pays devraient passer à 50 500 tonnes… d’ici 15 ans ! »
« Injuste, inique et inacceptable ! », clame le binôme majoritaire FNSEA et Jeunes agriculteurs. C'est la double peine pour les paysans français qui subissent interdictions et importations. Non seulement la France veut leur imposer de réduire leurs possibilités de traitement phytosanitaire mais dans le même temps, elle ouvre grand la porte aux produits interdits ! A l'heure des Etats-Généraux de l'Alimentation, cet accord vient balayer d'un revers de main la transition écologique menée par les agriculteurs français depuis de nombreuses années.
Le Modef, quant à lui, dénonce l’inconstitutionnalité de l’accord. « Révision du mode des règlements de différents entre investisseurs et États, atteinte à la coopération en matières règlementaires, aucune mention du principe de précaution, atteinte aux droits à l’exercice de la souveraineté : de nombreuses dispositions portent atteintes à la Constitution française. »
Unanimes, les cinq syndicats dénoncent la nocivité du Ceta et enjoignent Emmanuel Macron à respecter sa promesse de tenir compte des conclusions de l'évaluation de l'impact, que le Premier ministre avait reçu le 8 septembre.
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