Un an de prison avec sursis a été requis vendredi au tribunal correctionnel d'Alès contre le principal prévenu d'un procès inédit sur la maltraitance animale à l'abattoir du Vigan (Gard).
Le procureur a évoqué une « peine d'avertissement suffisamment sévère pour éviter toute réitération » en requérant contre Marc Soulier, 24 ans, « responsable de la protection animale » au sein de l'abattoir du Vigan. Nicolas Hennebelle a également demandé contre le prévenu, jugé pour des "actes de cruauté" et des "mauvais traitements" sur des animaux, une « interdiction d'exercer une activité professionnelle dans un abattoir pendant cinq ans », une interdiction « de détenir des animaux de rente », c'est-à-dire dévolus à la production, et 3 400 euros d'amende. Marc Soulier, fils d'éleveur, est passible de deux ans de prison et de 30 000 euros d'amende. Le procureur a estimé qu'il avait « la responsabilité la plus lourde », citant notamment des coups d'électronarcose portés sur le museau de brebis « de façon totalement gratuite, pour provoquer la souffrance, les rires accréditant le côté sadique ».
Des peines de 150 et 600 euros d'amende ont également été requises contre les deux autres prévenus, respectivement Gilles Esteve et Nicolas Garnier, poursuivis pour "mauvais traitements", et 6 000 euros d'amende contre la communauté de communes du pays viganais qui gérait l'établissement, qui doit être repris à partir du 30 avril par un collectif d'éleveurs. « On cherche à tout prix à mettre un visage sur les dysfonctionnements des abattoirs », a déploré pour la défense Me Aude Widuch. Le ministère public « n'ignore pas » la « pénibilité insuffisamment reconnue » du travail en abattoir, a assuré Nicolas Hennebelle. « Qui ici accepterait de travailler ne serait-ce qu'une journée dans un abattoir ? (...) La difficulté de ce métier, la fatigue et le stress qu'il engendre peuvent expliquer en partie les comportements que nous avons vus hier, ils ne les excusent pas », a-t-il toutefois estimé. La présidente, Amandine Abegg, a mis le jugement en délibéré au 28 avril à 9 h 00.
Une « médiatisation traumatisante »
Si l'association L214, créée par un couple d'enseignants végans entend « porter un débat plus global sur la consommation de la viande animale par l'homme, celui-ci concerne la société mais il ne nous concerne pas aujourd'hui », a relevé le procureur. Ce procès et votre décision seront une étape importante « dans le débat sur la protection animale. » M. Hennebelle a par ailleurs dénoncé des « actes d'intimidation, menaces, parfois des menaces de mort qui sont parfaitement inacceptables » contre des personnels de l'abattoir depuis le scandale, insistant sur le fait que ces faits seraient poursuivis.
Dans sa plaidoirie, Me Henri Isenberg a expliqué que son client, M. Granier, dont il a demandé la relaxe, n'avait « pas eu la force d'assister à cette audience ». Il a dénoncé une « médiatisation traumatisante », accusant L214 de s'être servi de « l'abattoir du Vigan comme d'une caisse de résonance ». « Le vrai sujet de L214, ce n'est pas de faire respecter la réglementation sur la protection animale, c'est de faire cesser l'abattage », a renchéri Me Yvon Goutal, défenseur de la communauté de communes, demandant également la relaxe.
Une dizaine d'associations de défense des animaux, dont L214 et la SPA, se sont portées parties civiles et ont demandé des dommages et intérêt totalisant plusieurs dizaines de milliers d'euros. Le procès a fait entrer au sein d'un tribunal via les vidéos régulièrement visionnées « le drame des abattoirs », selon Sébastien Arsac de L214, qui sont habituellement « un monde de l'ombre ». La diffusion au fil des mois de plusieurs vidéos par cette association a notamment débouché sur la mise en place d'une commission d'enquête parlementaire qui a préconisé 65 mesures dont le renforcement de la vidéosurveillance, l'intervention de vétérinaires et la formation des employés.
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