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 Philipe Chalmin, président de l'observatoire des marges et des prix mais aussi coordinateur de Ctcles, les marchés mondiaux des matières premières. (© Terre-net Média)
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Il n’a pas seulement révisé sa copie. En présentant une version de son rapport sur les
marges des produits alimentaires élargie aux productions porcine, bovine, avicole et laitière, le président de l’Observatoire des prix et des marges des produits alimentaires a fait un état des lieux des avancées sur les nombreux sujets traités et les difficultés rencontrées pour aller plus loin dans son analyse.
« Les producteurs ne peuvent tout simplement pas vivre de leur travail »
Les coûts de production ne sont pas systématiquement, voire pas du tout, répercutés sur les prix de vente. Ce phénomène est notable en production porcine et bovine. Pour cette dernière, le prix de vente ne prend pas en compte l'augmentation de 46 euros des frais d’élevage constatée en deux ans et du poste alimentation en particulier. Il ne permet pas de rémunérer les éleveurs 2 smic par mois.
Au final, le rapport sur les prix et les marges des produits alimentaires confirme que « les producteurs ne peuvent tout simplement pas vivre de leur travail », constate l'Apca. Ses résultats donnent aux professionnels des arguments fiables aux acteurs de la filière pour répercuter sur les prix de vente la hausse des charges sur le prix final payé par le consommateur, comme le prévoit l’accord volontaire du 3 mai.
Pour « faire rentrer la distribution dans une démarche enfin vertueuse », son « application immédiate » « est vitale », exige la Fnsea dans son communiqué paru de lundi 27 juin. « Ayons l’audace de sortir de la guerre stérile fournisseurs-distributeurs ; ayons la volonté de construire des filières matures et responsables ; ayons le sursaut d’instaurer des relations normalisées et équitables pour tous, y compris pour les consommateurs », ajoute le syndicat majoritaire.
Un niveau de marge de la distribution
inexpliqué pour certains produits
Le rapport Chalmin épingle aussi la distribution en constatant un niveau de marge inexpliquée pour certains produits comme la viande porcine (le jambon) voire contradictoire pour certains produits laitiers: la marge sur les yaourts baisse et celle de l’emmental augmente. Le taux de marge brute de 29 % pour la viande bovine « m’interroge », a commenté Philippe Chalmin. En janvier dernier, l’agrégation des marges industrie distributeur n’avait pas fait apparaître dans le projet de rapport ce niveau de marge.
« Aucune information n’a été transmise
par la grande distribution, qui n’a pas joué le jeu de la réciprocité et de la loyauté »
Des niveaux ce marge inexpliqués voire contradictoires car « à ce jour, aucune information n’a été transmise par la grande distribution, qui n’a pas joué le jeu de la réciprocité et de la loyauté », déplorent justement les Chambres d’agriculture. « Comment comprendre que dans certains secteurs, ses marges brutes représentent la moitié de la valeur du produit, sans explication sur les coûts de distribution inhérents ? », s’interrogent par conséquent l’organisation professionnelle. Il serait en fait intéressant de disposer des informations permettant d’apprécier quelle est la marge nette de la grande distribution sur certains produits phares, c'est-à-dire la marge brute déduite des frais de personnel entre autres pour apprécier exactement comme elle fixe le prix des produits alimentaires payés par le consommateur.
Le rapport du 27 juin « n’est qu’un état des lieux des résultats obtenus depuis quelques mois », a prévenu Philippe Chalmin. « Il sera suivi par d’autres rapports ». Le président de l’observatoire les souhaite plus complets avec des informations sur les marges brutes livrées par la grande distribution et avec des données permettant d’avoir davantage de recul et de transparence sur les statistiques disponibles.
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