Alors que l’inversion de la courbe du chômage demeure l’obsession du Gouvernement, le Groupement d’intérêt scientifique « Elevages demain » de l’Inra publie une étude détaillée sur l’emploi généré par l’élevage français. Selon cette étude, les différentes filières d’élevage emploient un total de 884.000 personnes pour 703.000 équivalents-temps-plein (Etp).
Dans les exploitations d’élevage, ce sont 415.000 personnes, agriculteurs et salariés, qui travaillent, soit 312.000 Etp. L’Inra y ajoute même 9.000 emplois à temps plein consacrés à la production de céréales consommées sur les élevages.
Pour les 469.000 personnes qui exercent un métier dans l’une des 140 activités indirectement liées à l’élevage, l’institut de recherche a retenu trois critères pour les classer selon leur niveau de dépendance aux activités de production. « Pour ces activités, nous avons pris en compte l’importance relative de l’élevage avec les parts de chiffres d’affaires réalisées, mais aussi la capacité d’adaptation et de reconversion des entreprises concernées, de même que leur proximité géographique, logistique et économique à l’égard de leurs clients ou fournisseurs », explique Jean-Louis Peyraud, chargé de mission auprès du directeur scientifique « Agriculture » de l’Inra et président du Gis Elevages demain.
Les activités et emplois liés aux importations ont été écartés, de même que les constructeurs de tracteurs, les emplois liés à la fabrication de tracteurs d’élevage étant trop difficiles à différencier des autres.
45 % des emplois jugés « très dépendants »
Ainsi, 178.000 des 391.000 emplois équivalents-temps-plein indirects, soit 45 %, sont jugés « très dépendants » de la production. « Les difficultés rencontrées par les éleveurs de bovins viande, pourraient avoir un impact très important sur ces activités très dépendantes, notamment dans la collecte, la transformation, mais aussi l’alimentation animale et la génétique », commente Jean-Louis Peyraud.
La collecte la transformation et le commerce, qui regroupe l’abattage et la découpe, la charcuterie, l’industrie laitière et le commerce de gros, concentrent 46 % des emplois indirects.
Logiquement, les activités moins dépendantes comme la recherche et l’enseignement ou la fourniture de matériels industriels, seraient moins impactées.
Derrière chaque agriculteur, il n’y a pas 7 emplois indirects
« Jusqu’à présent, aucune étude avec des méthodes et sources explicitées ne permettait de donner une image claire de l’emploi lié à l’agriculture ou à l’élevage ». L’étude montre qu’un éleveur sur son exploitation ne génère pas sept emplois indirects comme l’avancent souvent les syndicats de producteurs. Le nombre d’emplois indirects est d’ailleurs très variable d’une filière à l’autre. La production porcine génère bien 6 emplois indirects pour 1 emploi sur une exploitation. « Mais la productivité du travail élevée et la forte division du travail font que les emplois dans les élevages sont peu nombreux ». A l’inverse, un producteur de lait génère à peine plus d’un emploi indirect. En bovins viande, la proportion est encore plus faible : 104.000 emplois directs dans les exploitations génèrent 79.000 emplois indirects.
Outre son contenu, l’étude présente l’intérêt de pouvoir être menée dans d’autres secteurs de production. « A notre connaissance, aucun secteur d’activité ne dispose d’une méthodologie comme la nôtre pour analyser l’emploi généré par tel ou tel secteur », explique Jean-Louis Peyraud. L’étude du Gis Elevages demain pourrait être reconduite régulièrement « à condition de s’en donner les moyens, car elle demande beaucoup de travail ».
Avec sa méthodologie reproductible, l’étude pourrait être notamment menée pour le secteur des grandes cultures. Si elle était réalisée régulièrement, elle pourrait constituer un « observatoire de l’emploi agricole ».
L’Inra sortira tous les détails de cette étude d’ici fin août et va se pencher sur une étude régionale du Grand Ouest comprenant la Bretagne, les Pays-de-la-Loire et les deux Normandie.
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