 La Chine produit en 2010 douze fois plus de viande bovine qu’en 1985, selon les statistiques officielles. (© Terre-net Média) |
Les filières viande se caractérisent en Chine par des déficits quantitatifs considérables bien que les volumes produits aient fortement augmenté. Conséquences, les fournisseurs se bousculent au portillon.
Les importations de viande bovine d’Australie et d’Uruguay croissent et les prix sur le marché intérieur flambent.
Pourtant, « la production de viande porcine a été multipliée par trois et celle de viande de volaille par dix. La Chine produit en 2010 douze fois plus de viande bovine qu’en 1985, selon les statistiques officielles. La libéralisation des prix des produits animaux dès 1985 ainsi que le soutien des autorités ont favorisé cette production. Elle représente aujourd’hui 7 % de la production totale de viandes en Chine, contre seulement 3 % il y 27 ans », relate dans son dernier numéro, "La lettre de veille et d’analyse de l’économie de l’élevage en Chine" de l'Institut de l'élevage.
« Le kilo vif d’un animal fini de 600 kg vaut de 23 yuans en Mongolie Intérieure en novembre 2012, soit 2,9 euros, un niveau près de 40 % plus élevé qu’en Europe ».
Désaffection pour l'élevage
Mais comme en France et en Europe, l’élevage ne rémunère pas les producteurs (charges élevées, moindres soutiens publics). Tentés par des perspectives d’emploi industriel, les récentes hausses ne les motivent plus à produire. Depuis quelques années, la production (6,48 Mt selon les autorités chinoises, 5,55 Mt selon l’Usda) ne progresse plus.
L'Idele mentionne, dans sa lettre d'analyse, plusieurs raisons pour expliquer la désaffection des agriculteurs chinois pour l’élevage et en premier lieu, les revenus insuffisants pour les convaincre de poursuivre leur activité. La hausse du prix de l’alimentation animale depuis 2007 n’est pas étrangère à ce phénomène.
L’avenir des filières viande reposerait, par conséquent, sur la constitution de grandes unités de production sous l’égide d’abattoirs avec des salariés.
Ce problème de rémunération est aussi vécu par les éleveurs laitiers. A 0,41 euro le litre, le prix du lait ne couvre pas selon l’Idele, les charges alimentaires (maïs et soja). Les importations de poudre de lait très compétitives empêchent tout réajustement des prix à la hausse. Les éleveurs qui s’étaient engagés dans des programmes d’agrandissement et de modernisation sont confrontés à des difficultés financières. En fait, « depuis le scandale de la mélamine en 2008, le secteur laitier chinois ne semble pas parvenir à franchement se relever », analyse l’Idele.
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