L'agricultrice normande Anne-Cécile Suzanne publie une tribune pour alerter sur les difficultés de la filière viande bovine. Elle appelle notamment les bouchers à privilégier la viande française « pour sauver avec elle l'agriculture française ! »
A nne-Cécile Suzanne est éleveuse de Blondes d'Aquitaine dans l'Orne. Elle partage sa vie entre la Normandie et Paris puisqu'elle est également consultante en stratégie et opérations auprès du secteur public. Elle publiait récemment une tribune chez nos confrères du Figaro.
« Éleveuse recherche boucher, fidèle, honnête et entreprenant. » À première vue, cela sonne comme une annonce matrimoniale mais la jeune éleveuse lance en réalité un cri d'alerte sur la filière bovine et l'agriculture française en général. Elle appelle les bouchers à privilégier la viande française pour faire perdurer la filière en grand danger.

Elle écrit notamment : « Boucher, il te faut trouver ton éleveur, qui travaille chaque jour à sauver le modèle auquel tu crois. Il te faut lui acheter sa viande au moins à son coût de production, de 4,60 € à 5 € le kg pour les bovins allaitants, au moins 3,60 € le kilo pour les cochons élevés en plein air, afin qu’il puisse continuer à faire de la France une terre qu’on est fier d’habiter et un pays où il fait bon manger. Il te faut cesser d’acheter de la viande importée, car un jour tes clients te le reprocheront et il sera alors trop tard pour leur demander de t’écouter. Il te faut ouvrir ta porte à l’éleveur qui vient te chercher à ton magasin pour essayer de travailler autrement que par grands groupes interposés. S’il te plaît, cher boucher, faisons-nous confiance et travaillons ensemble, à sauver l’agriculture française et la boucherie de qualité. »
L'éleveuse pointe du doigt le comportement des consommateurs qui tendent à délaisser la viande : « Les prairies sont labourées, les paysages détruits, à mesure que l’élevage français est enterré. » Elle aborde aussi les difficultés à trouver des débouchés pour l'élevage, avec notamment la vente directe qui n'est pas faisable pour tous les éleveurs, les labels de qualité dont le marché est saturé, les filières conventionnelles avec une valeur ajoutée qui ne revient ni à l'éleveur ni au boucher. Et Anne-Cécile est persuadée : « Ce n’est qu’ensemble que nous parviendrons à sauver ce qu’il reste à sauver. »
Il y a aujourd’hui un modèle à défendre, celui d’ « une alimentation qui a du goût et qui a du sens: le goût de la viande persillée, le sens du terroir français. » @Fragritwittos @InstitutElevage @Min_Agriculture https://t.co/wLtBlnUPLe
— Anne Cécile Suzanne (@AnneCSuzanne) January 28, 2020

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