Les conséquences de l’incendie de l’usine Lubrizol à Rouen, survenu dans la nuit de mercredi à jeudi dernier, inquiètent de plus en plus les agriculteurs, à juste titre. Dans 204 communes de Seine-Maritime, de l’Oise, de la Somme et de l'Aisne, les ensilages et le pâturage sont temporairement interdits par arrêté préfectoral, de même que la collecte de lait et d’œufs. Didier Guillaume, le ministre de l’agriculture, se rend ce lundi 30 septembre sur une exploitation de polyculture-élevage à Bois-Guillaume en Seine-Maritime.
Les conséquences sanitaires de l’incendie de l’usine classée Seveso Lubrizol à Rouen, survenu dans la nuit de mercredi 25 à jeudi 26 septembre, inquiètent de plus en plus les agriculteurs dont la ferme est située dans la trajectoire du panache de fumées noires qui s'est dirigé vers le nord-est de Rouen.
La préfecture de Seine-Maritime a, dès jeudi 26 septembre dans l’après-midi, ordonné de prendre des mesures particulières pour le secteur agricole.
« Les productions végétales non récoltées ne doivent pas l’être », détaille la préfecture. S’agissant des productions végétales récoltées avant le 26 septembre et susceptibles d’avoir été exposées à la contamination :
le lait collecté issu d'élevages dont les vaches étaient au pâturage depuis le 26 septembre ;
les œufs des élevages de plein air pondus depuis le 26 septembre 2019 ;
le miel collecté depuis le 26 septembre 2019 et les poissons d’élevage produits dans la zone concernée ;
sont consignés sous la responsabilité de l’exploitant jusqu’à obtention de garanties sanitaires sur les productions, sur la base de contrôles officiels et d’une évaluation du risque sanitaire. »
« La situation sera réévaluée au vu des résultats d’analyse obtenus et, d’ores et déjà, un plan de surveillance renforcé est mis en place sur les productions ayant été exposées à ces retombées de fumées. »
« Comme nous vous l'avions annoncé précédemment, les récoltes sont suspendues à titre de précaution dans une liste de communes situées dans la zone Rouen - Dieppe – Beauvais », complète la chambre d’agriculture de Seine-Maritime.
« À titre de précaution », « l'administration a pris la responsabilité de suspendre la collecte des produits animaux : lait, œufs produits en plein air, miel, poissons... »
« La profession agricole prendra les initiatives nécessaires pour faire reconnaître les responsabilités de chacun dans ce dossier et obtenir une juste indemnisation des producteurs impactés, assure la chambre d’agriculture Elle sera attentive à ce que les acteurs des filières soient solidaires avec les éleveurs pour limiter les conséquences de cet arrêt dramatique pour les producteurs : appui au stockage et à la destruction des produits contaminés, maintien des prix... »
Des opérations de « solidarité entre producteurs » devraient être organisées cette semaine « afin que l'affouragement des animaux puisse être garanti pour tous les éleveurs ». Quant aux mesures d’interdiction, elles ne pourront être éventuellement levées qu’après les résultats d’analyses attendus « en début de semaine ».
Des restrictions et interdictions étendues jusque dans le département de l’Aisne
Les mesures de précaution prises par la préfecture de Seine-Maritime ont été rapidement étendues à d’autres communes de départements voisins, elles-aussi dans le passage du panache de fumée noire en provenance de l’usine Lubrizol.
Ainsi, dans la Somme, 39 communes sont concernées par un arrêté préfectoral ordonnant les mêmes interdictions. « À titre conservatoire, en raison de la suspicion de contamination liées à ces retombées, le lait collecté depuis le 26 septembre, les œufs des élevages de plein air pondus depuis le 26 septembre, le miel collecté depuis le 26 septembre sont consignés sous la responsabilité de l’exploitation jusqu’à l’obtention de garanties sanitaires sur les productions, sur la base de contrôles officiels et d’une évaluation du risque sanitaire. »
Avis aux #agriculteurs samariens ???? Dans les 39 communes citées : lait??, œufs??(plein air), miel??, poissons?? (d’élevage), prod. végétales (pommes de terre??, betteraves...) ou aliments pour animaux (ensilage...) ??commercialisation?? ??conso humaine+animale??@Prefet80pic.twitter.com/WawIojgGuY
Les 39 communes concernées dans la Somme : Agenville, Ailly-le-Haut-Clocher, Airaines, Autheux, Bellancourt, Bertangles, Boufflers, Bus-les-Artois, Conteville, Courcelles-au-Bois, Domesmont, Domléger-Longvillers, Epecamps, Famechon, Frise, Gueschart, Hervilly, Hescamps, Hiermont, Le Mesge, Louvencourt, Mailly-Maillet, Maison-Ponthieu, Marlers, Meigneux, Montonvillers, Neuilly-le-Dien, Offignies, Oneux, Péronne, Picquigny, Pozières, Saint-Acheul, Saint-Ségrée, Soues, Surcamps, Vauchelles-lès-Domart, Vauchelles-lès-Quesnoy, Vitz-sur-Authie.
Dans l’Oise, 39 communes aussi sont concernées : Abancourt, Blargies, Broquiers, Bouvresse, Campeaux, Canny-sur-Thérain, Escles-Saint-Pierre, Formerie, Fouilloy, Gourchelles, Héricourt-sur-Thérain, Lannoy-Cuillère, Moliens, Monceaux-l’Abbaye, Mureaumont, Omécourt, Quicampoix-Fleuzy, Romescamps, Saint-Arnoult, Villers-Vermont, Beaudéduit, Briot, Brombos, Cempuis, Daméraucourt, Dargies, Elencourt, Feuquières, Grandvilliers, Grez, Halloy, Le Hamel, Hautbos, Offroy, Saint-Maur, Saint-Thibault, Sarnois, Sommereux et Thieuloy-Saint-Antoine.
Dans l’Aisne aussi, la préfecture a soumis 14 communes à des restrictions agricoles : Saint-Quentin, d’Omissy, de Sissy, Thenelles, Le Nouvion-en-Thiérache, Buironfosse, La Capelle, Hirson, Hannapes, Bohain-en-Vermandois, Brancourt-le-Grand, Beaurevoir, Grougis et Vervins.
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