Les secteurs du lait et du vin seront très probablement les plus touchés dans l'agroalimentaire français par la décision de la Grande-Bretagne de se retirer de l'Union européenne, estime l'Association nationale des industries alimentaires (Ania).
Les exportations agroalimentaires françaises vers le Royaume-Uni, qui se sont élevées à 4,539 milliards d'euros en 2015, pèsent 14% du total des ventes de produits agroalimentaires français à l'étranger. Après le Brexit, elles pourraient reculer de 500 millions d'euros, soit 11%, selon un calcul « purement mécanique » de l'assureur-crédit Euler-Hermès, cité par l'Ania.
L'Ania nuance toutefois ces résultats : « les produits agroalimentaires français jouissent d'une grande réputation et sont souvent synonymes de qualité », se rassure son directeur économie Stéphane Dahmani, en soulignant que les consommateurs ne renonceront pas forcément aux achats-plaisirs de produits français. Il rappelle que le vin représente 5,7 % des exportations agroalimentaires françaises vers le Royaume-Uni, les produits laitiers 2 % (fromages et beurre), tandis que les viennoiseries, produits issus de boulangerie et céréales, pèsent pour 1,6% du panier.
Pour Olivier Picot, président de l'Atla (Association de la transformation laitière française) qui réunit coopératives et industriels laitiers, «il n'y aura toutefois pas de conséquences dans l'immédiat, ni à moyen terme, je vois mal la Grande Bretagne rétablir les droits de douane », a-t-il déclaré à l'AFP. Le Royaume-Uni était en 2014 le troisième pays laitier de l'UE derrière l'Allemagne et la France, avec une production d'environ 15 millions de tonnes, mais reste pourtant structurellement déficitaire ; 46% de ses importations de produits laitiers concernent les fromages, dont 20 % sont d'origine française.
Par ailleurs, l'interprofession de la viande Culture viande a souligné que le Brexit « va affecter très notablement les échanges et les équilibres européens du marché du porc ». En matière de charcuteries, la Grande-Bretagne est le premier importateur européen, avec 412 000 tonnes de charcuteries importées en 2015, dont 60 000 tonnes de viandes porcines françaises, selon Culture Viande.
L'Ania a cependant souligné que la forte hausse de la livre sterling par rapport au dollar et l'euro qui avait été enregistrée depuis le début de l'année avait eu un impact aussi sur les exportations agroalimentaires britanniques qui ont reculé de près de 5 % sur un an, sur les quatre premiers mois de l'année 2016, alors qu'elles progressaient encore en 2015, selon les Douanes françaises. La livre sterling a vu sa valeur s'effondrer ce vendredi, suite à la victoire du Brexit lors du référendum de jeudi sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'UE.
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