Pourquoi êtes-vous agriculteur ?

Pourquoi êtes-vous agriculteur ?

« Pourquoi avez-vous choisi d’être agriculteur ? », demande Whitney aux forumeurs de Web-agri.fr. Si plusieurs raisons sont invoquées, la passion l’emporte largement. Elle transparaît au-delà des mots. De quoi faire des envieux dans d’autres secteurs d’activité !

Relais : « Par inconscience… Bon, il y a aussi d’autres explications, j’étais le seul fils de la maison, j’ai été conditionné dès le plus jeune âge et je voulais faire plaisir à mon père et à ma grand-mère. »

2ddg : « Pas par vocation. Je n'ai pas non plus été conditionnée. Les aléas de la vie m’ont obligée prématurément à faire un choix et comme d’autres sur ce forum, j’ai été au plus simple. Je ne regrette pas du tout, c’est un beau métier. Au cours des dernières décennies, très motivantes, nous avons connu beaucoup d'évolutions en termes de modernisation des exploitations. Je suis juste déçue parce que nous allons perdre une partie de notre richesse : des agriculteurs nombreux dans chaque village. »

Eleveur en Dombes : « Je suis arrivé là par passion et par "pression" de la vie aussi. Car être agriculteur oui, mais pas si tôt. »

Ceres : « Devenir agriculteur... pour être riche. Plus sérieusement, j’ai toujours apprécié la liberté qu’offre cette profession. Malheureusement, cette liberté est mise à mal actuellement. »

Des hauts et des bas comme dans n'importe quel "job"

Cim61 : « Par passion… à en perdre la raison. On pourrait philosopher des heures là-dessus. A deux ans, on n’a mis mon premier veau dans les bras… et le "virus" qui va avec. Pourtant, lorsque j’étais ado, mes parents ne souhaitaient pas que je sois agriculteur. Aujourd’hui, je comprends leur réaction. »

Job462 : « Je suis devenu paysan par passion. Puis, la crise du lait est passée par là, les charges ont flambé… Mais, je ne regrette pas mon choix. Ceux avec qui j’étais à l’école galèrent bien plus que moi ! »

Grance : « Par passion ! Petit, je rêvais de traire les vaches. J’ai commencé à cinq ans et ça fait 52 ans que ça dure ! Avec des hauts et des bas, comme dans n’importe quel "job", mais j’aime mon métier. »

Miton 72 : « Premier embryon américain, introduction du lupin, changement de laiterie, nouvelle salle de traite… Il y a toujours du grain à moudre ! Des jours, ça va ; d’autres, moins. Tant qu’il y a des jours où ça va... »

Rivarol : « J’ai toujours voulu être agriculteur. Mon premier souvenir : mon père avec une fourche qui donne de l’herbe aux génisses. Une image bien ancrée dans ma tête. Rien ne m’a jamais fait baisser les bras. Ma première femme a failli… mais, loupé ! »

Des odeurs enivrantes et plein de choses indéfinissables

Nivelle : « Etre agriculteur, c'est entreprendre, décider, se remettre en cause régulièrement, chercher à améliorer sans cesse les performances de l’exploitation, savoir que l’on peut réaliser "l’année du siècle"… C’est vrai qu’en 1966, il y avait beaucoup moins de contraintes mais, si c’était à refaire, je choisirais le même métier. J’ai été éleveur pendant 20 ans, puis uniquement céréalier les 20 années suivantes. L’élevage est captivant, dommage qu’il soit si difficile d'en tirer un revenu et d'en vivre. En céréales, c’est différent. On ne voit pas le regard de l’animal, mais le stress de la plante en dit aussi long. Car chaque intervention peut être préjudiciable au potentiel de la culture. Mettre en "bonne musique" toutes les opérations culturales est un challenge au minimum quotidien. Je vous l’affirme, c’est passionnant ! »

Ossau : « Pour ne pas avoir un supérieur hiérarchique qui me "pourrit la vie". Etre libre, vivre en conscience avec soi-même sans "emmerder" les autres. Je suis pauvre, mais je ne regrette pas mon choix. Outre le contact avec les bêtes, les odeurs enivrantes comme celle du regain et plein de choses indéfinissables, j’aime la diversité de ce métier (soins aux animaux, travail du sol, comptabilité et même restauration de vieilles pierres). Mais, le pied reste quand même d’être au milieu de son troupeau, couché, en train de réfléchir, avec la barrière des Pyrénées en fond de décor. »

Whitney (à l'origine de la question, donne aussi sa réponse) : « Toute jeune, on m’a mis un licol dans les mains pour promener un veau, puis les génisses, puis les vaches… C’est moi qui donnais les noms aux veaux, qui choisissais les accouplements. J’épluchais les catalogues de taureaux. Aujourd’hui, quand un veau naît, je suis aux anges et mon mari aussi. Et quand mon mari moissonne, qu’à la tombée de la nuit, on sent cette odeur de champs fraîchement moissonnés, qu’il plonge sa main dans la remorque et fixe du coin de l’œil la moissonneuse… bah, y a pas de mot pour dire ce qu’on ressent. C’est vrai, je suis jeune, donc pas en fin de carrière. Je suis contente que la plupart d’entre vous ne regrettent pas d’être agriculteurs. Car à vous lire sur les forums, tout le temps en train de vous plaindre, je finissais par me poser la question : pourquoi êtes-vous agriculteur ? Pourquoi ne changez-vous pas de profession ? »

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Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo
Eleveur dans la stabulation des vaches laitières

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