Paris, 22 juil 2014 (AFP) - Tous les acteurs de la filière volailles vont se retrouver vendredi après-midi à la préfecture de Rennes pour plancher sur l'élaboration d'un modèle viable pour les volaillers exportateurs et notamment pour Tilly-Sabco en grande difficulté.
La réunion aura lieu à 15h à la préfecture de Bretagne, a-t-on appris auprès de la préfecture. « C'est une réunion de travail », a-t-elle seulement indiqué. La semaine dernière, le préfet de Bretagne Patrick Strzoda avait fait part de « négociations en cours avec les grands acteurs de la filière volaille pour bâtir un modèle économique viable, qui permette de maintenir une activité, à Tilly-Sabco notamment », évoquant deux pistes : « la constitution d'un opérateur rassemblé » ou « un repreneur ». Et il avait annoncé dans ce cadre la tenue prochaine d'une réunion « pour avancer dans la constitution de ce modèle ».
Interrogé par l'Afp, Xavier Beulin, président de Sofiprotéol, a d'ores et déjà indiqué que « le groupe n'avait pas de projet de reprise » de Tilly-Sabco. Et Xavier Beulin, qui est aussi président de la Fnsea, s'est dit « pas très optimiste » sur cette réunion estimant que « les rustines » ne suffiront pas et qu'« il faut prendre le taureau par les cornes avec un plan global pour cette filière ».
« Aujourd'hui 40 % des volailles consommées en France sont importées d'Allemagne, des Pays-Bas ou de Belgique. Donc nos concurrents sont d'abord européens » et pour les contrer « il faut moderniser les élevages, investir dans les abattoirs, dresser un véritable plan de filière », a ajouté Xavier Beulin.
Faute d'approvisionnement, l'abattoir de Tilly-Sabco à Guerlesquin (Finistère) est menacé de fermeture. Il emploie 340 personnes et Tilly-Sabco fait vivre au total 1.000 emplois directs, selon les syndicats.
Les difficultés de Tilly-Sabco, dont 80 % de la production est destinée au Moyen-Orient, principalement dans la péninsule arabique, remontent à la suppression en 2013 des aides européennes à l'exportation pour les poulets congelés (les restitutions), qui soutenaient la filière à hauteur de 55 millions d'euros par an. Les groupes français Doux et Tilly-Sabco étaient les deux derniers à exporter des petits poulets congelés hors Europe et pour les aider à concurrencer le Brésil notamment sur ce marché, l'Union européenne leur versait ces restitutions. Pour pallier l'arrêt de ces aides, Xavier Beulin propose la mise en place d'« un paquet monnaies » incluant par exemple l'euro, le dollar et la monnaie brésilienne (le réal) avec mise en place d'aides publiques lorsque l'euro « décroche ».
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