L'Agence française de sécurité alimentaire et sanitaire (Anses) recommande « d'abandonner l'usage des antibiotiques en prévention » dans les élevages afin de lutter contre l'antibiorésistance, dans un rapport publié vendredi.
« Le développement de la résistance aux antibiotiques est devenu, au cours de la dernière décennie, une préoccupation majeure en termes de santé humaine et animale », rappelle l'Anses qui s'est « autosaisie » du sujet afin de mesurer les « risques d'émergence d'antibiorésistances » dans les élevages.
L'agence préconise donc l'arrêt des prescriptions en préventif car « le risque d'induire de la résistance chez les bactéries des flores commensales est présent chez tous les animaux traités alors que le bénéfice thérapeutique est dépendant de l'élimination effective de la bactérie pathogène dont la présence n'est que suspectée ». L'Anses souhaite également que des « outils de suivi pérennes des pratiques » soient mis en place dans les élevages, « par espèce animale, par filière et type de production ». Et elle rappelle en outre l'importance du « développement d'alternatives à l'usage de ces molécules ».
En mars, l'association de défense des consommateurs UFC Que Choisir poussait un cri d'alarme, estimant, après analyse, qu'un quart des volailles présentent des bactéries résistantes à un ou plusieurs antibiotiques.
Cet avis tombe d'ailleurs à point nommé pour l'association de défense des consommateurs puisque l'Assemblée nationale doit examiner en seconde lecture début juillet la loi d'avenir de l'Agriculture « dont le texte est très mou sur le sujet en comparaison à ce que propose l'Anses aujourd'hui », a réagi auprès de l'Afp Olivier Andreau, le Monsieur alimentation de l'UFC, escomptant des modifications du texte par les députés.
Une antibiorésistance qui peut être transmise à l'homme par la consommation de cette viande. Le gouvernement a beau avoir lancé un plan EcoAntibio 2012-2017 qui prévoit de réduire de 25 % en cinq ans l'usage vétérinaire d'antibiotiques, le recours à ces substances est encore trop « automatique », surtout en traitement préventif. A la naissance, l'éleveur peut injecter un antibiotique à un veau, au cas où il développerait une maladie. En élevage de volailles c'est pire, car l'éleveur doit agir vite compte tenu de la courte vie des animaux (30 jours pour un poulet standard).
Dans certains pays, les éleveurs inoculent même des antibiotiques de façon systématique dans l'alimentation. Certaines alternatives naturelles, à base d'algues notamment, sont possibles mais elles restent limitées aujourd'hui. Et les éleveurs, qui utilisent des solutions à base de plantes pour réduire les antibiotiques, se plaignent justement de la lourde réglementation imposée par Bruxelles et l'Anses pour pouvoir utiliser ces produits naturels.
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