Le contrôle laitier met les bouchées doubles pour accompagner les éleveurs

Le contrôle laitier met les bouchées doubles pour accompagner les éleveurs

Les entreprises du réseau France Conseil Elevage (Fcel) adaptent leur niveau d’expertise et leurs offres de services à l’arrivée des robots de traite et autres automates chez leurs adhérents. Fcel a notamment développé l’outil d’échanges de données Ori-automate et l’échantillonneur de lait Ori-collector compatible avec tous les modèles de robots de traite.

Ori-collector Lely Shuttle
Fcel a mis au point l'Ori-collector, un échantillonneur de lait qui s'adapte sur tous les modèles de robots de traite. A droite, l'échantillonneur Lely Shuttle, spécifique à la marque. (©Fcel / Terre-net Média)

S’il y a quelques années les entreprises de conseil en élevage avaient pu percevoir l’arrivée des robots de traite comme des concurrents, cette époque semble aujourd’hui révolue.  « Tout comme l’éleveur modifie son métier avec la mise en place des robots, il en est de même pour les conseillers en élevage » souligne Michel Pivard, président de la section R&D de Fcel. « Il a donc fallu former les équipes en interne, revoir la relation conseiller-éleveur et apprendre à ne pas se noyer dans un océan de données. Notre cœur de métier, c’est de valoriser ces données, d’y mettre de l’intelligence au service des éleveurs. »

Aujourd’hui, près de 75 % des investissements dans les équipements de traite neufs concernent les robots. « Dans certains départements, les mises en route dépassent le rythme d’un nouveau robot par semaine. Bien souvent, les constructeurs n’ont plus les moyens humains de suivre chaque éleveur après la mise en place du robot » fait remarquer Charles Maria, spécialiste robot chez Orne Conseil Elevage. « Le conseiller est là pour prendre le relais du constructeur et accompagner l’éleveur sur le long terme dans la gestion de son troupeau, notamment sur les questions liées au rationnement : Comment déséquilibrer la ration à l’auge pour favoriser la fréquentation des stalles ? Comment adapter la complémentation au robot selon les stades et les rangs de lactation ? Ou encore comment adapter la complémentation lors de la mise à l’herbe ? »

Robot compatible ?

Anthony Baslés, Eilyps
Anthony Baslé, Eilyps. (©Tnm)
« Nous accompagnons également les éleveurs avant la mise en place du robot » complète Anthony Baslé, l’un des neuf conseillers spécialisés en robots d’Eilyps en Ille-et-Vilaine. « Il faut d’abord voir si l’éleveur comme l’élevage sont "robot-compatibles", étudier la faisabilité financière, l’investissement, les frais de fonctionnement et conseiller l’éleveur avant son achat. Nous avons parfois un rôle de garde-fou pour éviter le surendettement sur des projets difficilement viables économiquement. Ensuite viennent les aspects plus techniques : modification du système fourrager, étude des plans du bâtiment, circulation des animaux, impact de l’implantation des robots sur la gestion du temps de travail, sur la qualité du lait, etc. »

Les régions sont plus ou moins avancées en matières d’offres de service en robotique ; certaines ont fait le choix de former l’ensemble des conseillers à la robotique, tandis que d’autres, notamment dans les zones laitières denses, ont préféré former des conseillers spécialisés et proposer à leurs adhérents des offres à la carte, allant jusqu’à la facturation à l’heure de consultants-robot pour répondre à des besoins ponctuels. Par ailleurs, la majorité des entreprises proposent à leurs adhérents de progresser en groupe de plusieurs éleveurs équipés de robots, d’analyser et de comparer leurs résultats entre eux.

Echange automatique de données

Les entreprises de conseils en élevage ont développé des outils spécifiques pour conseiller leurs adhérents en traite robotisée, tels que des tables d’alimentation "spéciale robot" ou des rapports sur chaque animal avec des alertes sanitaires.

Depuis peu, Fcel propose la synchronisation de données avec la passerelle internet "Ori-automate" qui fait le lien entre l’ordinateur de l’éleveur et l’entreprise de conseil. Afin d'éviter les multiples saisies, l’entreprise exporte les données provenant des capteurs du robot et importe dans le logiciel de l’éleveur l’inventaire des animaux, les évènements de reproduction, les analyses de contrôle de performance, etc. Le déploiement d’Ori-automate concerne aujourd’hui 600 élevages français équipés en robots de traite ou en salles de traite automatisée, quelles que soient les marques.

Echantillonneur universel

Chaque marque de robot de traite possède son propre échantillonneur, souvent onéreux et plus ou moins bien optimisé. France Conseil Elevage s’est adapté aux différents constructeurs pour concevoir l’Ori-collector, un échantillonneur universel adaptable et homologué sur les différents modèles de robot. Cet outil récupère les échantillons de lait de chaque vache. Il pourra être mis en commun entre plusieurs élevages d’un même secteur équipés de robots de marques différentes.

« Le traitement des résultats du contrôle de performance est réalisé avec un logiciel référencé au niveau national ce qui permet d’officialiser les données et d’étalonner les capteurs des robots » précise Stanislas Desvois de Littoral Normand Conseil Elevage. « Pour le moment, nous analysons les taux butyreux et protéique, l’urée, le taux cellulaire, ainsi que la détection de l’acétonémie clinique et sub-clinique avec notre service "Céto-détect". Avec notre outil "Optimir" d'analyse de l'état physiologique de l'animal à partir de son lait, nous nous tournons de plus en plus vers les indicateurs liés à la santé et nous espérons proposer des indices mammites ou boiteries dans les années à venir. »

Réagir à cet article
Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo

Tapez un ou plusieurs mots-clés...