Trois ans après la grève du lait de septembre 2009, l’Apli entend « retourner à l’affrontement » pour défendre les éleveurs laitiers. Une première manifestation est prévue jeudi 11 octobre 2012 dans les Deux-Sèvres.
![]() Au salon international de l'Agriculture de Paris, en février 2012, des membres de l'Apli avaient dénoncé les modalités de la contractualisation laitière défendue et mise en place par Bruno Le Maire, encore ministre de l'Agriculture. (© Terre-net Média) |
Pour l’Apli, la situation actuelle des éleveurs laitiers est un « retour à la case départ ». Une case départ faisant référence à l’automne 2009, quand le mouvement « apliste » s’était créé et avait initié une grève du lait pour dénoncer des prix du lait payés au producteur trop bas.
Trois ans plus tard, l’association estime que la situation ne s’est pas améliorée et dénonce l’absence de prise en compte des coûts de production dans l’évolution du prix du lait.
Les producteurs de lait subissent, effectivement, depuis plusieurs mois un "effet de ciseau" engendré par l’envolée des coûts de l’alimentation animale et une stagnation voire une baisse des prix du lait. La situation est d’autant plus frustrante que les cours mondiaux des produits laitiers sont sur une tendance haussière depuis mai 2012.
Et l’Apli de lister les causes à la conjoncture actuelle : une contractualisation « renforçant le pouvoir des industriels et n’apportant aucune solution à l’équation coût de production/ prix payé », « l’orientation verticale des OP où le producteur devient la variable d’ajustement », « une interprofession inutile et dépassée », une « cogestion qui, par le cumul des mandats et les conflits d’intérêts, se substitue à la défense des éleveurs laitiers », une « gestion inefficace et dictatoriale des coopératives tirant les prix vers le bas », ou encore des « ententes illicites entre industriels laitiers ».
Retour à « l’affrontement »
Dans ce contexte, l’Apli entend donc « retourner à l’affrontement » pour défendre ses propositions, en partie mises en œuvre au sein de l’interprofession Office du lait et l’organisation de producteur France Milk Board. L’association exige ainsi un moratoire sur la contractualisation avec annulation des contrats déjà signés et la mise en place de « mesures d’urgence pour pallier l’augmentation des charges ».
Considérant le Cniel inopérant en tant qu’instance de négociation, elle demande aussi que l’Office du lait soit reconnu comme « le seul lieu de négociation concernant les problèmes laitiers ».
L’Apli invite aussi les producteurs de toutes les filières d’élevages, tous « victimes d’une exploitation indigne », a rejoindre son premier « avertissement », une manifestation qui aura lieu jeudi 11 octobre à Bouillé Saint Varent, dans les Deux-Sèvres, où l’association prévoit notamment un épandage de lait.
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L'OP France Milk Board continue sa structuration par bassins de production France Milk Board, l’organisation nationale de producteurs initiée par l’Apli continue sa structuration par grands bassins laitiers. Après la création des OP Sud-Ouest, Rhône-Alpes et Normandie, une OP a été créée mardi 9 octobre 2012 pour le bassin laitier Ouest, couvrant les départements de la Bretagne et du Pays de la Loire, à l'exception de la Vendée. L’objectif des producteurs de l’Apli, mais aussi de la Coordination rurale et de la Confédération paysanne qui s’associent au projet, est de constituer une OP nationale représentée par une structure dans chacun des bassins de production laitiers. La contractualisation verticale promue notamment par la Fnpl aboutit « à faire des producteurs des sous-traitants privés de toute marge de manœuvre. Un peu comme le sont les éleveurs de Doux. Et on voit où cela a conduit », a notamment expliqué Paul de Montvalon, élu président de l’OP "Fmb grand Ouest" à nos confrères de Ouest-France. |


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