La CP demande à Stéphane Le Foll de faire siennes ses revendications pour la Pac

La CP demande à Stéphane Le Foll de faire siennes ses revendications pour la Pac

Plafnnement des aides, maitrise de la production agricole, politique d'installation élargie aux porteurs de projets plus de quarante ans... Au conseil européen des ministres de l’Agriculture, la Confédération paysanne « attend que vous portiez des positions fortes, en faveur de paysans, auprès des ministres européens », écrivent à Stéphane Le Foll, les responsables du syndicat dans une lettre ouverte rendue publique.

Philippe Collin sur le perron du ministère de l'Agriculture commentant sa rencontre avec Philippe Collin lors du processus d'entretiens du ministre de l'Agriculture avec l'ensemble des syndicats agricoles
Stéphane Le Foll sur le perron du
ministère de l'Agriculture commentant
sa rencontre avec Philippe Collin,
porte parole de la CP, lors du
processus d'entretiens du ministre de
l'Agriculture engagé avec l'ensemble
des syndicats agricoles.
(© Terre-net Média)

Pour la Confédération paysanne, le changement attendu par le syndicat a commencé dès la nomination de Stéphane Le Foll au ministère de l’Agriculture. Prolixe sur de nombreux sujets depuis quelques semaines, le syndicat voit dans le nouvel hôte de la rue de Varenne, un porte parole éminent de ses revendications pour réorienter la réforme de la Pac afin que « les paysans vivent dignement de leur métier ».

Au conseil européen des ministres de l’Agriculture, le syndicat de Bagnolet « attend que vous portiez des positions fortes, en faveur de paysans, auprès des ministres européens, écrivent à Stéphane Le Foll, ses responsables dans une lettre ouverte. La France doit défendre le droit de tous les paysans à vivre de leurs métiers et le maintien de territoires vivants et, œuvrer pour la souveraineté alimentaire ».

Les revendications de la Confédération paysanne sont fidèles à sa ligne syndicale, mais seront-elles entendues ? Dans l’état actuel de choses, les discussions sur le projet de réforme peinent à avancer, car les chefs de gouvernement et le Parlement européen n’ont pas statué sur le budget européen pour 2014/2020.

En attendant, le syndicat a toutes les raisons de penser que ses idées seront mieux défendues par l’actuel ministre de l’Agriculture que par son prédécesseur, Bruno Le Maire, puisqu’il les partage en partie.

Des aides plafonées à 45.000 €

Ainsi, pour que « les paysans vivent dignement de leur métier », la Confédération demande à Stéphane Le Foll « une dégressivité forte et volontariste des aides par actif » « à partir de 25.000 euros du total des aides sur le 1er pilier et un plafonnement à 45.000 euros (en rajoutant à ces seuils les dépenses salariales d’un salarié par actif) ». Et pour les petites exploitations, « l’aide significative » devra être « définie au niveau de chaque état et non au niveau européen ». Le syndicat de Bagnolet estime ainsi qu’elle devra être en France de 5.000 euros pour le premier actif et 2.500 euros pour les suivants.

Un moratoire sur l’évaluation des Hve

La Confédération paysanne demande aussi au ministre de l’Agriculture « une suspension et une analyse approfondie du système démarche et certification Hve (Haute valeur environnementale), dont la légitimité, en tant qu’outil de progression environnementale et sociale au bénéfice des paysans et des consommateurs, reste à prouver ».
Dans un communiqué du 14 juin dernier qui fait suite à la tenue de la Commission nationale de certification environnementale, le syndicat estime « ce système de certification, détourné de son objectif premier, pourtant intéressant ». « Il est davantage conçu comme un outil de communication envers le grand public que comme une démarche d’amélioration des pratiques agricoles. Le respect de l’environnement mérite mieux qu’un certificat accolé à l’industrialisation de l’agriculture! », affirme André Bouchut, responsable du dossier à la Confédération paysanne.

Dans son courrier, la Confédération paysanne passe en fait en revue les principales dispositions de la proposition législative de Bruxelles sur la Pac pour 2014/2020, pour les rendre plus équitables, plus écologiques et plus favorables aux petites et moyennes fermes, afin que l’activité agricole soit maintenue sur l’ensemble des territoires, et les plus défavorisés en particulier.

5.000 € pour les petites fermes

C’est pourquoi les revendications de la CP portent aussi sur le plafonnement d’un nombre d’hectares ou d’Ugb par actif. « En France, le recouplage aux productions fragilisées doit être supérieur à 10 % des aides du 1er pilier ! ». Et le verdissement sera une opportunité, selon le syndicat, d’imposer au moins une culture de protéines végétales.

Enfin, la Confédération paysanne estime que la politique à l’installation doit bénéficier à tous les porteurs de projets, quelque soit leur âge. « La gestion du risque doit être collective et non pas assise sur un système assurantiel privé, financé dans le 2e pilier », et la maitrise de la production agricole doit relever d’une politique publique d’intervention.

 

Une représentativité plus large après 2013 dans les chambres régionales d'Agriculture 

Une rencontre le 12 juin dernier entre Stéphane Le Foll et Guy Vasseur, président des Chambres d’agriculture, a entre autres porté sur les élections des Chambres d’agriculture de janvier 2013.
« Elles connaîtront quelques évolutions pour permettre au niveau régional une représentativité plus large des différentes sensibilités syndicales du monde agricole, note un communiqué publié à cette occasion par l’Apca. Dans tous les cas, elles devront garantir l’émergence d’une majorité au niveau des Chambres régionales d’agriculture ».

 

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