 Nicolas Sarkozy au Grand Oral des candidats à la présidentielle à Montpellier. (© Tere-net Média)
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Non seulement l’Agriculture ne fait pas partie des priorités du programme de Nicolas Sarkozy une fois réélu, mais c’est même l’Europe, et donc la Pac, qui pourrait payer une partie de la facture de la
rigueur budgétaire imposée par le président de la République pour redresser les finances publiques, une fois reconduit dans ses fonctions. Et ce, quoi qu’il en dise!
Les économies à réaliser pourraient être faites sur le dos des agriculteurs
Jeudi 5 avril dernier, celui-ci a présenté son programme pour 2012/2017. Et en annonçant la stabilisation de la contribution de la France au budget européen pour réaliser 3 milliards d’économies d’ici 2017, le président-candidat signifie que les économies à réaliser pourraient être faites sur le dos des agriculteurs, alors même que la Pac est en pleine réforme et que l’Union s’apprête à accueillir la Croatie.
Comme l’a rappelé à plusieurs reprises Bruno Le Maire, ministre de l’Agriculture, la voix de la France est écoutée à Bruxelles ! Son gouvernement s’est même enorgueilli en juillet 2011 d’avoir fait pression, avec succès, sur la Commission européenne de proposer un budget de la Pac stable à l’euro prêt pour 2014/2020. Mais il y a des jours où elle pourrait être mieux entendue que d’autres. Et en l’occurrence le 5 avril dernier !
Car si avant même le lancement des négociations budgétaires, notre pays annonce qu’il ne veut pas voir sa contribution au budget européen augmenter de 600 millions par an, son président donne un signal fort aux détracteurs de la Pac pour réorienter une partie de ses crédits sur d’autres projets jugés prioritaires selon eux, avec le risque de démanteler la Pac !
Nicolas Sarkozy doit trouver 53,5 milliards d’euros pour que « la France revienne à l’équilibre budgétaire en 2016 et pour financer les mesures annoncées pendant la campagne ». Avec Bruxelles, l’économie sera de 600 millions d’euros chaque année.
Un mauvais signal lancé à l'Union européenne
Dans sa « Lettre au peuple français », la semaine dernière, les arguments avancés par le président-candidat pour justifier la stabilisation de la contribution de la France pour les prochaines années sont bien différents de l’analyse qui en a été faite précédemment. Elle se comprend, mais elle est insuffisante pour s’en satisfaire.
Le président de la République explique sa position sur le budget européen pour condamner l’augmentation de 7 %, entre 2008 et 2009, des salaires des fonctionnaires et de leur effectif a augmenté de 3.000 sur le quinquennat.
« La Commission veut augmenter de 26 % les dépenses administratives d’ici à 2020 », écrit-il dans son programme. Certes, les fonctionnaires européens ne semblent pas supporter la même rigueur salariale que leurs collègues français et même de l’ensemble des salariés. Mais l’argument avancé par le président-candidat est un peu léger. Car son annonce est d’abord un mauvais signal lancé à la dynamique européenne et à la seule politique mutualisée qu’est la Pac, alors que le secteur peu touché par la crise est porteur d’emplois. Et les défis à relever par l’Agriculture n’ont jamais été aussi importants. Mais nous sommes en campagne électorale, et une des priorités du moment est avant tout d’envoyer des signes de bonne volonté à un électorat réticent aux idées européennes.
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