 Il existe deux types de Gnr chez les pétroliers, la différence étant lié à des additifs.(© DR) |
Pour rappel, le Gnr est un carburant non différenciable à l’œil du Fod (Fioul ordinaire domestique). Il a été établi sur la base de la directive 2009/30/CE qui réduit le taux de soufre présent dans le carburant à 10 ppm et est conforme à la norme EN 590. Un biocarburant, l’Ester méthylique d’acide gras (Emag) diminue la teneur en soufre et limite l’impact sur l’environnement. Le Gnr possède un indice de cétane de 51 contre 40 pour un Fod, rendant ainsi les moteurs plus nerveux. Le Gnr possède des caractéristiques de résistance au froid différentes du fioul classique. Celles-ci se mesurent grâce à deux critères : le point de trouble et la température limite de filtration.
Le point trouble est la température d’apparition des premiers cristaux de paraffine visibles à l’œil nu, quand la température du produit baisse. Le Fod de qualité ordinaire a un seuil de +2°C et le point de trouble du Fod de qualité supérieur est aujourd’hui de -5°C. A titre de comparaison, le point de trouble retenu pour les Gnr est de -5, -10 à -20°C selon la classe C, D ou F.
La température limite de filtrabilité (Tlf) est la température limite à laquelle le carburant passe encore à travers les mailles du filtre. Le gazole non routier, tout comme le gazole routier, répond à une saisonnalité qui ne lui confère pas la même tenue au froid toute l’année (en particulier, la Température limite de filtrabilité « Tlf » 0°C l’été et -15°C l’hiver). Pour compliquer encore un peu les choses, il existe souvent deux qualités de Gnr chez les pétroliers. La différence étant bien souvent liée à des additifs et donc à une résistance au froid plus ou moins importante.
Cette Tlf n’était que de -4°C sur le Fod et elle est de -15°C sur les Gnr, alors pourquoi le ressenti que le Gnr gèle dans les cuves est aussi fort ?
La première chose à vérifier est bien sûr l’utilisation d’un Gnr « hiver » ou « grand froid » et non pas de sa version « été ». Ensuite, si le Gnr est bien une version « hiver », pourquoi les tracteurs ne démarrent pas ? Plusieurs pistes de réponses existent à ce jour sur le sujet. Le Gnr est basé sur la Norme EN590, qui utilise des filtres de 45µm pour réaliser ses mesures. Or, afin de conserver des lignes d’injection haute pression les plus propres possibles, les tracteurs récents sont équipés de filtres pouvant atteindre 5µm voire 2µm. Les particules qui peuvent passer par -15°C dans des trous de 45µm, ne peuvent pas forcément passer dans des trous de 2µm. Il faut donc regarder la taille des filtres sur les tracteurs mais aussi sur certaines cuves. Outre ses propriétés détergentes, quel rôle peut jouer la concentration en Ester méthylique d’acide gras (Emag) sur la tenue au froid du Gnr ? Le taux de paraffine qui est l’agent limitant dans l’utilisation à basses températures du gazole est-il plus élevé que dans le Fod ?
Pour l’instant, de nombreuses pistes de réflexion sont ouvertes mais aucune n’est encore reconnue comme étant à l’origine de ces problématiques de grand froid.
Il ne reste donc plus qu’à sortir couvert
Jean-Luc Pérés du Bcma recommande si possible de stationner son tracteur sous un hangar dans un endroit à l’abri des courants d’air. Il conseille également de couvrir le filtre à gazole, qui semble être à l’origine des dysfonctionnements. Pour ceux d’entre vous qui sont équipés de réchauffeur à gazole, c’est le moment de les réactiver. Si vous ne pouvez pas faire le plein de votre tracteur, regardez la taille du filtre en sortie de cuve de stockage. La solution est plus simple et il suffit bien souvent de mettre un filtre avec une filtration plus importante (de l’ordre de 45µm). Paradoxalement les tracteurs récents, avec leur filtration micrométrique et le système de refroidissement du gazole en retour sur le réservoir sont très pénalisants. Si vous avez gardé un vieux tracteur pour le souvenir, c’est peut-être le moment de le ressortir !
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