Les producteurs de Lactalis haussent le ton

Les producteurs de Lactalis haussent le ton

Les représentants des producteurs de lait livrant à Lactalis réagissent vivement à l’envoi, par le groupe laitier, d’une deuxième version de contrat. Les représentants de la Fnpl et de l’Opl appellent à ne pas le signer, et exigent de poursuivre la négociation avec les organisations de producteurs. La Fnpl attend un signe fort du ministre de l’Agriculture pour la publication du décret sur les OP. Ce 16 novembre, c'est la Confédération paysanne qui demande « à toutes les structures syndicales, tous les groupements de producteurs, tous les responsables professionnels doivent appeler à ne pas signer ces contrats ».

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En attendant le décret reconnaissant officiellement les OP,
les groupements de producteurs livrant à Lactalis et les syndicats,
appellent les producteurs à ne pas signer la deuxième version
du contrat envoyé par le groupe laitier. (© Terre-net Média)
Comme annoncé par courrier il y a quelques semaines à ses producteurs, Lactalis a adressé, fin octobre, une deuxième version de contrat, « fruit d’une négociation conduite article par article avec les présidents des groupements », selon le groupe. Une deuxième version qui provoque un tollé chez les producteurs de lait. 

Les groupements de producteurs Lactalis, la Fnpl et l’Opl dénoncent à la fois le fond du contrat, mais aussi la forme de la relation que tente d’imposer le groupe laitier.

Négociations rompues depuis le 27 septembre

« Lactalis cherche à tout prix à faire signer des contrats individuels parfaitement inéquitables à ses 14.300 producteurs », résume Franck Guehennec, coordinateur des groupements de producteurs Lactalis.

Pour l’Organisation des producteurs de lait (Opl), » cette nouvelle proposition n’était qu’une campagne de communication provocatrice et mal venue dans la situation d’angoisse et d’incertitude qu’ils connaissent. » Le contrat ne serait ainsi « qu’un document qui mènerait les producteurs à l’intégration pour ne pas dire à un quasi esclavage ».

Contrat individuel contre contrat-cadre

« Le 27 septembre dernier, le groupe a rompu les négociations avec les groupements de producteurs. Il fait désormais directement pression auprès des éleveurs pour qu’ils signent le nouveau contrat avant le 30 novembre 2011, nouveau délai de réflexion imposé par le groupe,» explique Franck Guehennec.

La CP lance un appel aux autres syndicats

Ce 16 novembre, la Confédération paysanne demande « à toutes les structures syndicales, tous les groupements de producteurs, tous les responsables professionnels doivent appeler à ne pas signer ces contrats ».
Dans un courrier adressé au Cniel et aux syndicats, le syndicat constate que les propositions des industriels ne prennent pas en compte « la nécessaire rémunération des producteurs et la pérennité de leurs outils ». Elle déplore aussi que « les contrats proposés ne donnent pas aux agriculteurs les perspectives à long-terme suffisantes pour pouvoir gérer leur exploitation avec sérénité ». Et dans ces conditions, « le contrat proposé par FranceMilkbBoard est une alternative à celui des industriels ».
Par ailleurs, le syndicat souligne dans son courrier que « l’Europe n'a pas encore défini un cadre pour les OP et n'a pas encore pris de position sur la contractualisation ».

 « Contrairement aux autres entreprises telles que Danone, Bongrain ou Senoble qui négocient avec les organisations de producteurs, Lactalis s’obstine à refuser l’esprit de la contractualisation laitière souhaité par le ministre de l’Agriculture », poursuit le coordinateur. En clair, le groupe laitier ne reconnait pas les groupements de producteurs.

Refusant des contrats individuels « déséquilibrés », les groupements de producteurs exigent d’être au centre d’une négociation tripartite qui aboutirait à un contrat-cadre applicable à tous les producteurs. « L’organisation de producteur non commerciale chargée de la négociation collective des conditions de vente du lait est le seul modèle à même de garantir [aux producteurs] l’équité de traitement. »

Le décret sur les OP se fait attendre

Face au refus de Lactalis de poursuivre des négociations collectives, les groupements de producteurs Lactalis et l’Opl appellent donc à ne pas signer la seconde version du contrat et alertent directement Bruno Le Maire.

La Fnpl a déjà adressé une lettre au ministre de l’Agriculture lui faisant part de son inquiétude : « La nouvelle proposition de contrat donne un mois aux producteurs pour signer et cinq ans pour se taire ! » Henri Brichard souhaite ainsi « un signe fort » pour que le décret reconnaissant officiellement les OP soit publié rapidement.

Décidément le décret reconnaissant  les OP se fait attendre. Ce dernier, promis à l’automne par le ministre de l’Agriculture, doit encore recevoir l’aval de Bruxelles avant d’être publié. Le temps politique et administratif européen a d'ores et déjà eu raison de la patience des éleveurs.

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