
L’Ifip-Institut du Porc et l’Inra ont mené conjointement un essai dont l’objectif était de comparer l’effet de deux sources végétales de lipides – l’huile de palme et la graine de lin – sur le déroulement de la mise-bas chez la truie et la survie des porcelets.
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Cet essai est réalisé sur 6 bandes de 24 truies et leur descendance. « Nous comparons trois régimes alimentaires différents par la teneur et l’origine des matières grasses dans les aliments de gestation et de lactation », explique Nathalie Quiniou, de l’Ifip-Institut du porc.
Huile de lin contre huile de palme
L’essai, réalisé à la station expérimentale de l’Ifip à Romillé, met donc en comparaison un aliment à base de lin (1,4 % de lipide ajoutés via 3,5 % de graine de lin extrudée), un second à base d’huile de palme et un lot témoin (régimes de gestation et lactation sans lipides ajoutés). « À chaque stade, les aliments sont formulés sur la base d’une même teneur en énergie nette et acides aminés digestibles. Par ailleurs, l’apport de graine de lin extrudée Tradilin® est réalisé via du Croquelin®, qui contient également du son de blé et du tourteau de tournesol », poursuit la spécialiste de l’Ifip.
À noter que les aliments sont distribués à partir de 35 jours de gestation. Par ailleurs, les porcelets ne reçoivent aucun supplément nutritionnel de petits poids additionnel à la naissance. « Les mises bas ne sont pas induites. Les interventions sont réduites au minimum, en particulier les fouilles. »
Effet sur le déroulement de la mise bas
« Cet essai confirme la pertinence du système énergie nette pour piloter les apports énergétiques en gestation selon les sources d’énergie », résume Nathalie Quiniou à l’issue de l’essai. Ainsi, pour une même teneur en énergie nette des régimes, l’apport de 1,4 % de lipides via l’huile de palme ou la graine de lin extrudée ne modifie pas l’ingestion chez les truies en maternité.
« Par contre, on relève un effet sur le déroulement de la mise bas et la survie des porcelets : en effet, le régime à base de lin permet de raccourcir l’intervalle entre naissance, en particulier dans les plus grandes portées. On note également avec ce régime que les chances de survie au sevrage des porcelets pesant entre 1,0 et 1,2-1,4 kg à la mise bas sont améliorées. En dessous de ce poids, il n’y a pas d’effet. »
Des pertes au sevrage plus faibles
Dans le détail, on note que le taux de pertes au sevrage des porcelets pesant entre 1,0 et 1,2 kg à la naissance est significativement plus faible dans le lot « lin » (14 % des nés totaux contre 36 % pour le lot témoin et 32 % le lot « palme »). Il tend également à être plus faible chez ceux des lots « lin » et « palme »pesant entre 1,2 et 1,4 kg (11 % contre 24 % pour le lot témoin). « En revanche pour les porcelets plus lourds ou ceux pesant moins de 1 kg, aucun effet du lot n’est observé. »
L’hypothèse avancée est que le lin va venir agir sur les AGn-3, qui participent à la synthèse des prostaglandines. Ces métabolites détruiraient le corps jaune issu de l´ovulation et permettrait alors la reprise du cycle normal de la truie, d’après les résultats obtenus d’une étude de terrain menée en 2006 par le Ceva (ex-Altilis nutrition animale).
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