Combiner pour réduire les émissions agricoles

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Combiner pour réduire les émissions agricoles

L’élevage herbivore est souvent pointé du doigt comme étant un des principal secteur responsable émettant des gaz à effet de serre. Le point sur la question avec Armelle Gac, de l'Institut de l’élevage.


« L’élevage herbivore est souvent pointé du doigt comme étant l’un des
principaux responsables des secteurs émettant des gaz à effet de serre. »
 (© Terre-net Média)

Avec les débats menés autours de la question du changement climatique et de la mise en place du Grenelle de l’environnement (I et II), il n’est pas rare d’entendre incriminer l’impact de l’élevage agricole en terme de « contribution » à l’émission de Gaz à effet de serre (Ges).

Force est de constater que le poids des consommations d’énergie dans les émissions de Ges en élevage herbivore existe bel et bien. « L’agriculture française émet 20% des émissions de gaz à effet de serre en France », annonçait le 13 octobre dernier Armelle Gac (Institut de l’élevage), pendant la conférence sur les performances énergétiques des exploitations d’élevaGes herbivores, organisée conjointement par l’Institut de l’élevage et l’Ademe.

 


Graphique 1 (© Insitut de l'élevage)
D’après une étude menée en 2007 par le Centre interprofessionnel technique d’études de la pollution atmosphérique (Citepa), il s’avère que l’élevage herbivore représente 61% des Ges agricoles et 12% des Ges émis en France (Graphique 1). Aujourd’hui, il ne faut pas se voiler la face : « l’élevage herbivore est un secteur cible des engagements internationaux et des objectifs nationaux » affirmés et affichés ces derniers mois.

 

Pour preuve, le désormais célèbre ‘facteur 4’ français visant à réduire de 75% d’ici 2050 les consommations d’énergie et les émissions de Ges. Ou bien encore l’affiche environnemental des produits de consommation mis en place avec le Grenelle de l’environnement qui vise à préciser l’empreinte carbone des produits alimentaires et dont 80% sont liés à la production agricole.

Nécessaire au fonctionnement


Graphique 2 (© Institut de l'élevage)
Puis, Armelle Gac a présenté les différentes origines des émissions de Ges en élevage herbivore (Graphique 2). « La consommation des ressources énergétiques sur les exploitations agricoles est une source de gaz à effet de serre », commentait-elle. Que ce soit à travers l’utilisation d’énergie sur l’exploitation (combustion de CO2 avec le gaz et le fioul) ou bien entendu l’électricité, les Ges sont également nécessaire à la fabrication et à l’acheminement des aliments, engrais… c’est-à-dire des intrants utiles à la production agricole.

Dans les systèmes laitiers, ‘le ratio CO2 énergie / total Ges’ est par ailleurs variable selon le système de conduite choisi par l’éleveur (lire ici). « Dans ces systèmes, l’énergie directe ne représente que 5% environ des Ges. Dans les systèmes allaitants, l’énergie liée aux intrants représente de 10 à 20% des gaz à effet de serre, avec une part d’énergie indirecte variable de 12 à 29% selon les systèmes » poursuivait Armelle Gac (Graphique 3).

Trois pistes à combiner


Graphique 3 (© Insittut de l'élevage)

Ces informations, accentuées par le cadre réglementaire toujours plus contraignant, montrent qu’il est aujourd’hui indispensable, voire vital économiquement, d’agir à chaque niveau sur les consommations d’énergies pour réduire les émissions de Ges (lire ici). Pour cela, trois voies sont à prendre, simultanément ou non.

D’une part, la réduction des consommations directes (lire ici) permise par une optimisation des réglages et une conduite économe de chaque instant. L’investissement dans des équipements spécifiques est également à envisager, d’autant plus que le Plan performance énergétique des exploitations agricoles 2009-2013 prévoit l’accompagnement vers des pratiques énergétiques soucieuses de préserver l’environnement (lire ici et ici).

La seconde option est d’agir sur les consommations indirectes (lire ici) en repensant l’agronomie : Gestion de l’azote, conduite de la prairie, choix des intrants… « Cette action a par ailleurs également des effets différés sur les émissions de protoxyde d’azote, un puissant gaz à effet de serre », précisait la spécialiste de l’Institut de l’élevage.

Enfin, il ne faut pas oublier la production d’énergie renouvelable. « Le biogaz permettrait de réduire de 60% les émissions de méthane par rapport à un stockage classique de lisier. » Or, en France, selon l’Inra, l’agriculture contribuerait pour 70% aux émissions de méthane, qui est un puissant gaz à effet de serre. « En outre, le biogaz peut se substituer aux énergies fossiles. Cette voie permettrait au final de réduire potentiellement la consommation énergétique de l’ordre de 5 à 10% à l’échelle de l’exploitation. »

Pour aller plus loin

- Consommation d’énergie dans les exploitations bovines : l’alimentation prédominante, lire ici

- Améliorer l’efficience énergétique des élevaGes ruminants : être toujours plus « énergifficace », lire ici

- Réduire le poste ‘énergie directe’ : l’herbe est belle et bien verte !, lire ici

- Réduire le poste ‘énergie indirecte’ : l’alimentation et la fertilisation passée au crible, lire ici

- Réduire le poste ‘énergie directe’ : un bloc-traite optimisé, lire ici

- Réduire les consommations d’énergie du bloc traite : simplifier le nettoyage du tank, une option possible, lire ici

- Réduire les consommations d’énergie du bloc traite : quels investissements et quels retours attendus ?, lire ici

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