
L’élevage herbivore est souvent pointé du doigt comme étant un des principal secteur responsable émettant des gaz à effet de serre. Le point sur la question avec Armelle Gac, de l'Institut de l’élevage.
![]() « L’élevage herbivore est souvent pointé du doigt comme étant l’un des principaux responsables des secteurs émettant des gaz à effet de serre. » (© Terre-net Média) |
Avec les débats menés autours de la question du changement climatique et de la mise en place du Grenelle de l’environnement (I et II), il n’est pas rare d’entendre incriminer l’impact de l’élevage agricole en terme de « contribution » à l’émission de Gaz à effet de serre (Ges).
Force est de constater que le poids des consommations d’énergie dans les émissions de Ges en élevage herbivore existe bel et bien. « L’agriculture française émet 20% des émissions de gaz à effet de serre en France », annonçait le 13 octobre dernier Armelle Gac (Institut de l’élevage), pendant la conférence sur les performances énergétiques des exploitations d’élevaGes herbivores, organisée conjointement par l’Institut de l’élevage et l’Ademe.
![]() Graphique 1 (© Insitut de l'élevage) |
Pour preuve, le désormais célèbre ‘facteur 4’ français visant à réduire de 75% d’ici 2050 les consommations d’énergie et les émissions de Ges. Ou bien encore l’affiche environnemental des produits de consommation mis en place avec le Grenelle de l’environnement qui vise à préciser l’empreinte carbone des produits alimentaires et dont 80% sont liés à la production agricole.
Nécessaire au fonctionnement
![]() Graphique 2 (© Institut de l'élevage) |
Dans les systèmes laitiers, ‘le ratio CO2 énergie / total Ges’ est par ailleurs variable selon le système de conduite choisi par l’éleveur (lire ici). « Dans ces systèmes, l’énergie directe ne représente que 5% environ des Ges. Dans les systèmes allaitants, l’énergie liée aux intrants représente de 10 à 20% des gaz à effet de serre, avec une part d’énergie indirecte variable de 12 à 29% selon les systèmes » poursuivait Armelle Gac (Graphique 3).
Trois pistes à combiner
![]() Graphique 3 (© Insittut de l'élevage) |
Ces informations, accentuées par le cadre réglementaire toujours plus contraignant, montrent qu’il est aujourd’hui indispensable, voire vital économiquement, d’agir à chaque niveau sur les consommations d’énergies pour réduire les émissions de Ges (lire ici). Pour cela, trois voies sont à prendre, simultanément ou non.
D’une part, la réduction des consommations directes (lire ici) permise par une optimisation des réglages et une conduite économe de chaque instant. L’investissement dans des équipements spécifiques est également à envisager, d’autant plus que le Plan performance énergétique des exploitations agricoles 2009-2013 prévoit l’accompagnement vers des pratiques énergétiques soucieuses de préserver l’environnement (lire ici et ici).
La seconde option est d’agir sur les consommations indirectes (lire ici) en repensant l’agronomie : Gestion de l’azote, conduite de la prairie, choix des intrants… « Cette action a par ailleurs également des effets différés sur les émissions de protoxyde d’azote, un puissant gaz à effet de serre », précisait la spécialiste de l’Institut de l’élevage.
Enfin, il ne faut pas oublier la production d’énergie renouvelable. « Le biogaz permettrait de réduire de 60% les émissions de méthane par rapport à un stockage classique de lisier. » Or, en France, selon l’Inra, l’agriculture contribuerait pour 70% aux émissions de méthane, qui est un puissant gaz à effet de serre. « En outre, le biogaz peut se substituer aux énergies fossiles. Cette voie permettrait au final de réduire potentiellement la consommation énergétique de l’ordre de 5 à 10% à l’échelle de l’exploitation. »
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