Dans le cadre des énergies dites directes, l’utilisation de produits pétroliers constitue le premier poste de consommation énergétique, devant l’électricité. Quels sont les moyens de réduire leur consommation ?
![]() « Le premier poste consommateur de carburant est à mettre à l’actif de l’entretien et de la mise en culture des surfaces fourragères. » (© Terre-net Média) |
18 litres de fioul pour 1000 litres de lait
« Cette enquête montre qu’il faut 18 litres de carburant, toutes utilisations confondues, pour produire 1000 litres de lait », expliquait le 13 octobre dernier Hélène Chambaut, de l’Institut de l’élevage et des réseaux d’élevage de Bretagne, Pays-de-Loire et Rhône-Alpes, à Paris, à l’occasion de la conférence sur les performances énergétiques des exploitations d’élevages herbivores
Sur ces 18 litres, la moitié est donc utilisée sur les surfaces fourragères, la consommation en bâtiment dépendant du système de production : « elle est relativement réduite dans les systèmes herbagers du fait d’un moindre poids de la distribution ».
Logiquement donc, les systèmes fourragers à base d’herbe sont moins consommateurs en carburant que les systèmes à base de maïs : un système à base de foin consomme en moyenne 60 équivalent litres de fioul (EQF)/ha, contre 82,5 EQF/ha en système herbe et 115 EQF/ha en système herbe+maïs, avec respectivement 11, 14 et 17 h de tracteur/ha de Sau. Par ailleurs, les tracteurs sont en général plus puissants avec le maïs qu’avec le foin, ce qui participe également à l’augmentation de la consommation de fioul.
Préférer la pâture
Par ailleurs, la consommation de fioul augmente en fonction du mode de valorisation de l’herbe : en système pâturant, elle atteint en moyenne 10 l/tMS d’herbe produite, contre 15 l/tMS. En outre, les consommations à la tonne de fourrage récoltée varient du simple au double, selon le type de récolte (sec/humide), les rendements, les distances au siège d’exploitation, la taille des remorques, les puissances, les débits de chantier.
« Par ailleurs, au moment de la récolte, l’enquête montre qu’en moyenne, l’herbe récoltée consomme plus de carburant que le maïs par tonne récoltée », poursuit Hélène Chambaut, passant de 10 l/t MS en maïs ensilage, à 12 l/tMS avec du foin, 15 l/tMS avec de l’ensilage, ou encore 23 l/t MS pour de l’enrubannage. « Après, tout dépend de la productivité des systèmes : on note ainsi 30 % d’écart de consommation sur les surfaces entre les systèmes herbe et maïs, pour un même niveau de carburant consommé, à savoir 19 litres pour 1000 litres de lait. »
Ainsi, pour optimiser la facture de carburant, il faut agir à la fois sur l’alimentation du troupeau (augmenter les surfaces à pâturer, améliorer le stockage des fourrages), sur la mécanisation (réglage des tracteurs, conduite économe), et bien sûr, sur les éléments structurels : un parcellaire groupé, facile d’accès et des parcelles aux rendements optimisés.

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