Une Aoc pour la baie de Somme

L’agneau de pré-salé de la baie de Somme en chiffres 14 éleveurs 4 bergers 3600 brebis 2200 agneaux commercialisés jusqu’alors sous la marque « Estran » 1500 ha de baie pâturée essentiellement de mars à novembre Une commercialisation saisonnière : de fin juin au 15 janvier

La filière des « agneaux de pré-salé de la baie de Somme » vient de se voir accorder par l’Inao (l’Institut national des appellations d’origine contrôlée) son Aoc, reconnaissance du lien entre un produit et son terroir en dehors duquel il est impossible de le produire. Depuis deux ans, les éleveurs y travaillent pour définir dans ses moindres détails, le cahier des charges de leur production et une méthode d’agrément des agneaux.

La démarche d’Aoc est portée par l’ensemble des acteurs de la filière regroupés au sein de l’association de défense de l’appellation « agneau de pré-salé de la baie de Somme ». Eleveurs, abatteurs, grossistes, bouchers et restaurateurs ont travaillé ensemble, avec l’aide de la Chambre d’Agriculture de la Somme, pour élaborer les différents cahiers des charges de ce produit unique, et caractériser la viande des agneaux de pré-salé de la baie de Somme.

Agneau Aoc sous certaines conditions...

La vie de l’agneau se découpe en 3 grandes périodes : la période de lactation qui dure environ 60 jours, puis le pâturage en baie (qui doit durer au minimum 75  jours), enfin la période de finition en bergerie,  facultative ne doit pas dépasser 42 jours.

Pour être en Aoc, un agneau doit remplir un certain nombre de conditions.Ainsi, la période de pâturage doit être supérieure à la période passée en bergerie (lactation plus finition additionnées), et la période de finition ne doit pas représenter plus d’un quart de sa période de pâturage. Rentre ensuite en ligne de compte sa classification lors de l’abattage (conformation et engraissement).

L’agneau de pré-salé de la baie de Somme est commercialisé uniquement en boucherie et chez les restaurateurs ; on ne le trouve pas en Gms. Il est actuellement essentiellement commercialisé dans la Somme et plus particulièrement sur la côte picarde. Quelques boucheries et restaurants de haut de gamme parisiens ou du Pas-de-Calais en proposent également.

L’Aoc, une grande exigence Les textes du décret qui ont été validés par l’Inao contiennent les volets suivants :  -le cahier des charges de production,  -le cahier des charges concernant le transport, l’abattage la maturation et la commercialisation, avec un traçabilité pointue,  -la procédure d’agrément d’un agneau, car c’est bien le produit lui même, c’est à dire chaque agneau qui a la possibilité d’être en AOC s’il remplit toutes les conditions requises !  -le plan de contrôle de la filière et de l’agrément exigeant, pour chaque agneau abattu, la date de naissance, le numéro de la mère, le sexe, la date de la mise sur les pré-salé en baie de Somme, le nombre de jours de repli, la date de sortie des herbus pour entrer en finition et la date de sortie de bergerie pour la vente. Les éleveurs doivent donc se soumettre à de grandes exigences en matière de suivi et de traçabilité.