La communication par le bêlement décodée

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Chez les ovins, la reconnaissance olfactive était connue depuis longtemps : la brebis apprend à reconnaître l’odeur de son nouveau-né en moins de deux heures et rejette tout agneau étranger. Mais la communication acoustique semble également une composante importante dans la régulation du comportement entre la mère et son agneau. Des travaux récents de l’unité mixte de recherche « Physiologie de la reproduction et des comportements » de l’Inra de Tours ont ainsi permis d’analyser le système de codage spécifique aux bêlements.


La brebis reconnaît les bêlements de son agneau dans les 24 heures suivant la mise bas (© INRA /P.Poindron )
« La brebis commence à reconnaître les bêlements de son petit dans les 24 heures suivant la mise bas. Quant au nouveau-né, il identifie probablement la voix de sa mère en 48 heures, stimulé par les vocalisations maternelles (bêlements bas) qui apparaissent dès les premières heures post-partum », expliquent les chercheurs de l’Inra. Cette communication vocale jouerait donc un rôle primordial pour la survie de l’agneau, notamment au moment de l’allaitement.

Véritable signature vocale

Les chercheurs ont aussi étudié le système de codage de l’identité dans les bêlements. La recherche de cette signature vocale s’effectue en deux étapes. « La première étape consiste à déterminer quels sont, dans les bêlements, les paramètres qui varient beaucoup entre individus et qui varient peu pour un même animal, c'est-à-dire à rechercher les paramètres acoustiques les plus à même de coder l’information individuelle », développent les chercheurs. « La deuxième étape consiste à tester ces paramètres, afin de vérifier s’ils sont effectivement utilisés par l’animal ».

Selon ces chercheurs, la signature vocale dépendrait d’une combinaison de plusieurs paramètres: note du bêlement plus ou moins grave ou aiguë, chevrotement et timbre.  La durée du bêlement peut aussi intervenir dans une moindre mesure dans le codage. «Ainsi», soulignent les chercheurs de l'inra,  «l’identité des moutons résulterait davantage d’un codage combinant plusieurs caractères, plutôt que de la reconnaissance d’un paramètre bien précis, comme cela est généralement admis».

Les résultats de ces travaux mettent en évidence l’existence d’interactions entre les différents sens utilisés par les animaux pour se reconnaître et communiquer. Ainsi, conclut l'Inra, «la reconnaissance vocale apparaît essentielle pour la survie du nouveau-né, et grâce aux résultats obtenus, celle-ci pourrait être améliorée» . Des travaux pourraient être poursuivis,  pour identifier les bêlements caractéristiques d’autres situations entre congénères, permettant par exemple d’évaluer le bien-être des animaux et d'améliorer leurs performances de reproduction.

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