À l’occasion du Space 2023, Sophie Tellier, ingénieure conseil au BTPL est revenue sur un voyage d’étude organisé en Suède. Avec des marges sur coût alimentaire intéressantes, et des systèmes favorisant le bien-être animal, le pays a de quoi inspirer les éleveurs français.
En juin 2023, le réseau European Dairy Farmers (EDF) s’est rendu en Suède. L’objectif : comparer les coûts et méthodes de production dans différents pays européens.
Premier constat : le système suédois repose en grande partie sur l’herbe. Avec moins de 20 % de terres arables, et une latitude qui rend impossible la culture du maïs, les éleveurs n’ont d’autres choix que de se tourner vers l’herbe pour l’affouragement des bovins. Et cela ne les empêche pas d’être productifs. « Nous avons visité des étables à 10 000 l par vache, en conventionnel, comme en bio », détaille Sophie Tellier, ingénieure conseil au BTPL.
Les bovins bénéficient alors d’ensilages d’herbe, corrigés avec des céréales souvent autoproduites sur la ferme, et une correction azotée. « On monte généralement autour des 6 à 10 kg de concentré par vache dans la ration ». Pour ce faire, un Dac vient généralement compléter le robot de traite. « Sans ça, les vaches n’auraient pas assez du temps de traite pour tout manger. » Et si un tel niveau de complémentation pourrait laisser craindre l’acidose, les éleveurs français en voyage en Suède n’en ont pas constatée.
Pâturage obligatoire
Les éleveurs français s’attendaient également à découvrir de nouvelles pratiques en termes de bien-être animal. « On nous présente souvent la Suède comme étant à la pointe, mais la France n’a pas à rougir. » Les bâtiments suédois semblent apporter autant de confort que les stabulations françaises.
Parmi les principales différences figure la pratique du pâturage. « Il est obligatoire pour toutes les exploitations laitières. » Compter 160 à 180 jours au sud du pays, et 100 à 110 jours au nord en raison du plus faible ensoleillement.
La politique de suivi vétérinaire diffère également. « Les éleveurs n’ont pas le droit de faire de traitements antibiotiques eux-mêmes. Il faut passer par le véto. » Les antibiotiques sont donc peu utilisés, et principalement dédiés au traitement des mammites.
Un haut niveau de prix du lait
Sur le plan économique, l’élevage suédois apparaît très subventionné. « La Suède n’est pas autosuffisante, et la politique encourage l’agriculture locale. Les aides à la production sont presque trois fois supérieures à ce que l’on connaît en France. » Elles avoisinent 9 € les 1 000 l, contre 4 € en France. « Le prix du lait monte aussi plus vite. En 2022, il était à 510 € les 1 000 litres. »
Mais produire en Suède a un coût. Compter 400 € les 1 000, là où la production française coûte en moyenne dans les 380 €. « Cela laisse tout de même une belle marge pour les agriculteurs. »
Autre leçon du voyage, leur approche de la gestion de la main-d’œuvre. « On a découvert des salariés très autonomes, qui gèrent des alarmes robots par exemple. Ou encore la mise en place de protocoles pour certaines tâches. » L’organisation et la confiance entre éleveurs et salariés permettent à certains d’entre eux de se libérer sereinement.
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