Souvent asymptomatique, l’ingestion d’un corps étranger peut générer des saisies totales ou partielles à l’abattoir. Si l’administration d’aimants permet de limiter les risques, il reste nécessaire de redoubler de vigilance pour les éléments non ferromagnétiques.
Chaque année, l’ingestion de corps étrangers par les bovins génère 30 000 saisies totales ou partielles en abattoir, soit un quart des saisies annuelles en viande bovine. Pour préserver les animaux, les comités régionaux d’Interbev mettent en place des actions de sensibilisation. Car les saisies sont parfois une surprise pour l’éleveur : « dans la majorité des cas, les bovins ne présentent pas de symptômes », explique Interbev.
D’après les données d’abattage 2016-2019, environ 3,6 % des bovins abattus font l’objet d’une saisie. Parmi les animaux écartés de la chaîne, 20,9 % le sont pour motif code 5. Cette annotation regroupe les lésions potentiellement attribuables à une ingestion de corps étrangers.
Des lésions dans le péritoine
« Après l’ingestion, le corps étranger se localise le plus souvent dans le réseau (pré-estomac du bovin) dont la structure alvéolaire tend à le retenir », précise l’interprofession du bétail et de la viande. Il peut alors rester logé dans le rumen, ou selon sa forme, les contractions de l’organe et les mouvements de l’animal, se frayer un chemin à travers la paroi. Il va alors altérer le péritoine (l’enveloppe protégeant les organes de la cavité abdominale) et dégrader un organe au choix (poumons, foie…). À noter que la proximité du réseau avec le péricarde le rend particulièrement vulnérable.
Outre les lésions générées par le corps étranger, il peut également être à l’origine d’inflammations. Passé par le rumen, il transporte avec lui les micro-organismes présents dans l’estomac dans les tissus.
Si dans la majorité des cas, l’ingestion ne donne pas lieu à des pathologies particulières, de la fièvre, une baisse d’appétit, un amaigrissement voire une baisse de la production sur les vaches laitières peuvent être symptômes d’ingestion de corps étrangers.
Administrer systématiquement un aimant
Pour l’éviter, il peut être judicieux de faire avaler un aimant aux bovins. L’aimant peut alors rester dans le réseau de l’animal tout au long de sa vie afin de capter les éléments ferromagnétiques.
Mais les éléments métalliques ne sont pas les seuls à l’origine de troubles. Parmi eux, l’état des pneumatiques : « la structure métallique interne peut se retrouver dans l’environnement de l’élevage, et notamment dans les ensilages », avertit Interbev. À noter que les pneus sont maintenant déconseillés pour le maintien des bâches d’ensilage.
Il faut également veiller à ne pas oublier du petit matériel en pâture ou dans la stabulation (vis, limaille de fer, pointes) et à retirer les objets plastiques vieillissants, le soleil contribuant à rendre le plastique cassant (vieux seaux ou bassines, abreuvoirs plastiques…).
Enfin, les déchets présents sur les parcelles pâturées et fauchées représentent un réel danger pour les bovins. Et nombre d’éleveurs partagent sur les réseaux le fruit de leur chasse aux détritus. Parmi les plus pernicieux, les canettes d’aluminium. Déchiquetées par la faneuse ou l’ensileuse, elles se décomposent en petits morceaux tranchants, non détectables par un aimant.
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