« Un tiers des producteurs de viande pourrait être en situation dégradée à l'automne », soit environ 30 000 éleveurs, a déclaré à l'AFP Jean-Pierre Fleury, président de la FNB, branche spécialisée de la FNSEA, 1er syndicat agricole, à la sortie d'un rendez-vous avec le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll. Ces agriculteurs pourraient notamment avoir le plus grand mal à payer leurs fournisseurs, en particulier les fabricants d'aliments pour le bétail, selon lui.
« Toute décision prise pour le secteur laitier aura un impact sur la viande bovine : s'il y a une réduction de la production de lait, il y aura un afflux de vaches laitières dans les abattoirs et une déstabilisation des marchés de viande », avec des prix poussés vers le bas, redoute M. Fleury. Or Bruxelles a débloqué la semaine dernière une nouvelle enveloppe de 500 millions d'euros, dont l'un des objectifs est justement d'inciter les Etats-membres à réduire leur production de lait, alors que le secteur est complètement engorgé depuis la fin des quotas européens au printemps 2015, avec des prix en forte baisse.
En deux ans, le prix de la viande bovine a perdu 70 centimes par kilo, soit une perte moyenne de 300 euros par animal commercialisé, selon M. Fleury. Un élevage vendant environ 100 bêtes par an, la perte annuelle moyenne s'élève à 30 000 euros, avec un revenu moyen inférieur à 9 000 euros par an pour l'agriculteur. Le ministère de l'Agriculture doit rendre début septembre un arbitrage sur la répartition de l'aide européenne entre les éleveurs laitiers et bovins. L'enveloppe pour la France s'élève à près de 50 millions d'euros, avec la possibilité de la doubler avec des fonds nationaux. Réclamant « des mesures structurantes et non du saupoudrage », la FNB plaide pour mettre la priorité sur l'exportation et sur la recherche de nouveaux débouchés nationaux (nourriture pour animaux domestiques, aide alimentaire...), afin de limiter le trop-plein de viande et donc une nouvelle baisse des prix.
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