« Comme dans le cadre du Ceta, l’accord de libre-échange conclu entre l’Europe et le Canada à la fin de l’année 2014, la viande bovine est considérée comme un "produit sensible" au sein des négociations du Ttip : un classement propre aux secteurs économiques fragiles qui doivent être protégés des effets de la libéralisation des échanges commerciaux.
Or, c’est un quota total de 67.500 tonnes, à droits de douane nuls, qui a été accordé aux exportateurs de viande bovine canadiens. Et ce sont donc des quantités beaucoup plus importantes qui devraient être mises sur la table des négociations avec les États-Unis…, qui produisent 10 fois plus et exportent 25 fois plus de viande bovine vers l’UE que le Canada.
Une baisse de revenus pour les éleveurs bovins français… comprise entre 40 et 50 % !
Les conclusions d’une étude récemment réalisée par la filière et transmise par Interbev à Cécilia Almström créent une vive inquiétude, au sein du secteur. Si demain, 200.000 tonnes de viandes bovines produites sur le continent américain venaient à être commercialisées sur le marché européen, les éleveurs bovins viande se verraient privés de la moitié de leurs revenus… Un revenu figurant pourtant parmi les plus bas du secteur agricole.
Deux principales raisons permettent de comprendre ce scénario :
- Les viandes américaines importées dans le cadre du Ttip arriveront principalement sur le marché de l’aloyau : celui des « morceaux nobles » issus du quartier arrière du cheptel de races à viandes, le plus rémunérateur pour les éleveurs français, estimé à seulement 400.000 tonnes en Europe… Les viandes américaines pourraient donc devenir dominantes sur ce marché.
- Et il existe un véritable fossé de compétitivité entre les viandes bovines françaises et américaines, du fait de systèmes de production radicalement opposés, d’un côté et de l’autre de l’océan Atlantique : les exploitations bovines aux États-Unis, dits "feedlots", contiennent en moyenne 30.000 bêtes engraissées de manière industrielle. En comparaison, en France la moyenne est de 100 animaux sur une ferme d’élevage bovin, nourris principalement d’herbe.
Selon Dominique Langlois, président d’Interbev : "Notre interprofession n’est pas opposée au libre-échange : au contraire, notre secteur est entièrement ouvert vers l’international. Néanmoins, au vu de la fragilité actuelle de nos entreprises, c’est bien la survie même de la filière viande bovine française qui est mise en jeu par le Ttip : une filière qui ne doit, en aucun cas, être utilisée comme une monnaie d’échange au sein des négociations commerciales mondiales !" »
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