Dans une vidéo, la Fédération régionale des Civam Pays de la Loire présente l’exploitation de Vincent Deniaud. Depuis trois ans, l’agriculteur pratique la monotraite sur la période estivale. Une pratique qui lui permet de s’accorder du temps, sans dégrader son revenu.
Vincent Deniaud, éleveur de vaches laitières en Loire-Atlantique, pratique la monotraite de manière ponctuelle depuis 2021. Pour l’agriculteur, cette période de l’année permet une « forme de lâcher prise ». « Comme beaucoup d’éleveurs, j’ai une formation productiviste, mais je me suis rendu compte que les freins à la monotraite sont surtout dans la tête. Les animaux s’adaptent bien ».
Les vaches sont donc traites une fois par jour durant la période estivale, soit environ trois mois. « C’est la période de fin de lactation, et ça correspond à ma période de congés ce qui facilite le remplacement par les salariés ».
Pas d’impact sur le revenu
La pratique n’impacte pas négativement le revenu de l’éleveur. « La première année, j’anticipais une baisse de la production laitière de 25 %. Mais la baisse du coût énergétique (par le fonctionnement du tank à lait), la baisse du coût alimentaire et des charges de mécanisation ont permis de compenser la baisse de chiffre d’affaires ». D’autant que la baisse de production est en partie compensée par l’amélioration des taux.
Adapter la ration
Coté pratique, l’éleveur appauvrit la ration en mettant les vaches dans une pâture avec moins de trèfles et arrête le concentré. « Le jour J, le 13 juin 2021, je ne suis pas allé traire le soir ». La première nuit a été compliquée. « Les vaches ont exprimé leur mécontentement », se remémore Vincent, « mais j’ai tenu le coup ». Deux ou trois jours après, le troupeau s’était adapté.
Pour l’éleveur, la Prim’Holstein se prête bien à l’exercice. « La race est assez flexible et la production remonte rapidement lorsqu’on repasse en bi-traites ».
Pas question d’ailleurs de faire de la monotraite toute l’année. « Économiquement, lorsqu’on dépasse 4 à 6 mois de monotraite, on a une baisse de chiffre d’affaires ».
Parmi les points de vigilance figure l’état sanitaire du troupeau. « Je vise un niveau de cellule inférieur à 150 000 pour éviter les mammites en début de monotraite ». Pendant la traite unique, il redouble de vigilance, regarde si les quartiers sont bien vidés, et s’il y a un doute, il les rebranche. « On ne voit les vaches qu’une fois par jour, donc c’est important d’anticiper les interventions ».
« La simplification de mon système a permis d’augmenter mon autonomie, de mieux me rémunérer, et d’améliorer mes conditions de travail », résume l’agriculteur.
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