
Les frais d'hygiène de traite représentent 5 à 7 % des charges opérationnelles. Peut-on faire des économies sur ce poste ? Pas sûr ! Attention à ne pas dégrader la qualité leucocytes.
Les frais d’élevage représentent le deuxième poste de charges opérationnelles après l’alimentation soit 27 % des charges opérationnelles. Ils comprennent :
- les frais de reproduction,
- les frais vétérinaires (actes et médicaments),
- les services techniques (contrôle laitier, suivi d’alimentation…),
- les achats éventuels de paille et adjuvants de litière,
- les additifs (sels, levures, bicarbonate),
- les frais d’hygiène (mamelle et matériel de traite).
Des écarts importants sont observés entre élevages avec une moyenne de 46 €/1 000 l : on passe de 30 €/1 000 l pour les plus faibles à plus de 65 €/1 000 l pour les plus élevés.
L’objectif de cette note est de nous intéresser plus spécifiquement aux frais d’hygiène.
Le poste hygiène se situe en moyenne entre 5 et 7 % des charges opérationnelles soit 9 €/1 000 l. Il regroupe les produits destinés à l’hygiène de la mamelle et les produits lessiviels pour l’entretien de la machine à traire et/ou du robot. Les produits d’hygiène de la mamelle comportent les bidons de pré et post trempage, les lavettes, les désinfectants pour lavettes, les savons... Et les produits lessiviels sont majoritairement représentés par les duos acide et base.
Quel que soit le mode de traite, les factures d’entretien (manchons, tuyaux caoutchouc, contrôle, petites réparations) sont prises en compte dans les frais d’hygiène. En traite robotisée, les frais de maintenance viennent s’ajouter aux factures précédentes.
De 9 à 14 €/1 000 l de frais d'hygiène
En règle générale, les 9 €/1 000 l de frais d’hygiène se répartissent en 50 % produits et 50 % frais d’entretien et maintenance. En traite robotisée, le coût est plus élevé (plutôt de l’ordre des 14 €/1 000 l) bien que dilué par un volume plus important (la majorité des systèmes robot sont dans un système intensif, avec plus de lait par vache). En production biologique, les coûts hygiène sont proches du système conventionnel mais avec un coût achat de paille plus important car les exploitations bio ont souvent peu d’hectares consacrés aux céréales donc moins de paille autoproduite.
Les frais d’hygiène restent très proches dans les quatre catégories. On ne peut donc parler d’économie d’échelle avec un grand troupeau. Un élevage à moins de 90 VL ou à plus de 150 VL utilisera en principe la même quantité de produit par vache, c’est la productivité par vache qui influera sur le résultat aux 1 000 litres. Concernant les produits lessiviels, plus la quantité de lait traite sera importante, plus le coût des produits et les frais d’entretien seront dilués.
Frais d'hygiène élevés = meilleurs résultats ?
Les élevages qui investissent dans l’hygiène donc dans la prévention obtiennent-ils de meilleurs résultats qualité ? Le tableau ci-dessous présente les résultats selon trois niveaux de frais d’hygiène réduit, moyen et fort :
Les élevages avec le plus de dépenses ne semblent pas obtenir de meilleurs résultats et seraient même un peu moins performants en termes de qualité leucocytes (bien que le résultat reste tout à fait acceptable) et ont tendance à jeter un peu plus de lait.
Difficile d’apporter une conclusion au vu des résultats et il serait dangereux de laisser croire que l’investissement en hygiène de traite est superflu. De nombreux critères autres que l’hygiène vont interférer sur les résultats, ne serait-ce que l’extraction des premiers jets pour examen et détection des mammites, le mode de logement (adapté ou insuffisant) par rapport au nombre de vaches, l’équilibre de la ration tant du point de vue énergie azote que du côté rumination.
La prévention passe par un contrôle du matériel de traite annuellement réalisé par un technicien agréé avec changement des pièces défectueuses et de la caoutchouterie si nécessaire. Les frais engagés sont un gage de rentabilité à plus ou moins brève échéance. Ne pas oublier que le matériel de traite est sollicité deux fois par jour en conventionnel et en continu pour la traite robotisée. Investir dans l’hygiène doit être considéré comme un gain potentiel et non comme une charge, notamment en matière de lutte contre les mammites. Outre le coût de traitement, une mammite à soigner c’est aussi de lait jeté donc non valorisé dans le tank dont le montant va bien au-delà du simple coût de prévention via l’hygiène de traite.
Hygiène de traite : quel retour sur investissement ?
Pour les frais d’hygiène, comme pour les autres frais d’élevage, il est toujours difficile de retrouver la valorisation effective de l’investissement. Mais il ne faut pas oublier le temps passé à rattraper des erreurs de prévention quel que soit le domaine. Et c’est souvent dans ces moments que l’éleveur en perçoit l’intérêt. Faire l’impasse ou baisser en gamme, ne génère pas de grosses économies mais peut coûter très cher en conséquence.
Un bon réglage de la machine à traire (niveau de vide, pulsation, décrochage) est essentiel. Il limite le risque de lésions des trayons et de contamination au cours de la traite. Pré et post trempage sont aussi importants l’un que l’autre, le premier élimine la population de germes présente sur la peau des trayons avant de brancher les manchons, le second élimine les germes qui ont pu se déposer sur le trayon en cours de traite via le manchon. Rappelons aussi qu’une bonne traite passe par une préparation de la mamelle pour générer la production d’ocytocine permettant une meilleure éjection du lait en réduisant le temps de traite.
Ils rétrofitent un John Deere en électrique : le verdict après un an d’utilisation
L’armoricaine, support de formation au lycée La Touche
La dégradation de la conjoncture menace le prix du lait
Grâce à une rampe de chargement, Patrick Feuillet paille « avec un seul tracteur »
En Suède, la ferme historique DeLaval passe de 250 à 550 vaches laitières
La FNSEA appelle à « une grande journée d'action » le 26 septembre
Face à une perte de compétitivité inédite, accompagner davantage les agriculteurs
Comment préparer une vache à la césarienne
Avant même la ratification, les importations de viande du Mercosur bondissent
T. Bussy (FNSafer) : « Beaucoup de monde pense que la Safer, c’est opaque »