Au dernier jour du procès parisien du scandale de la viande de cheval vendue pour du bœuf, les avocats des prévenus plaidaient mercredi des versions incompatibles, chacun accusant l'autre.
Le tribunal correctionnel, qui juge cette affaire depuis le 21 janvier, mettra son jugement en délibéré à l'issue des plaidoiries. Quatre hommes sont jugés, principalement pour tromperies et escroquerie en bande organisée : deux ex-dirigeants de l'entreprise Spanghero de Castelnaudary (Aude), Jacques Poujol et Patrice Monguillon, et deux négociants néerlandais en viandes, Johannes Fasen et son bras droit Hendricus Windmeijer. Ils sont notamment soupçonnés de s'être entendus pour vendre entre 2012 et 2013 au fabricant de plats préparés Tavola, fournisseur de marques comme Findus ou Picard, plus de 500 tonnes de cheval comme étant du bœuf. Chacun nie toute responsabilité dans cette fraude retentissante et les prévenus ne s'accordent que sur une chose : il n'existe pas d'escroquerie « en bande organisée ». Mais quand Jacques Poujol, ex-directeur général de Spanghero, assure avoir toujours commandé du bœuf pour Tavola, le néerlandais Fasen rétorque que Spanghero lui commandait du cheval.
Le conseil de Johannes Fasen, « grand organisateur de la fraude » selon le parquet qui a requis quatre ans de prison contre lui, a plaidé sa relaxe. Le Néerlandais, déjà condamné dans une histoire comparable aux Pays-Bas et menacé par deux autres affaires, n'a retiré « aucun profit » si ce n'est sa marge habituelle, a insisté Jérôme Triomphe. Les avocats de Jacques Poujol - Antoine Vey, Laurent de Caunes et Eric Dupond-Moretti - se sont quant à eux attachés à démontrer qu'il a été « trompé » par le Néerlandais. Me Dupond-Moretti s'est élevé contre « une entreprise de démolition » de la justice et des autorités de l'époque contre son client : « On avait un coupable et on l'a bien gardé, c'est un bouc-émissaire ». Jacques Poujol, contre qui un an ferme, de lourdes confiscations financières et une interdiction définitive d'exercer dans la viande ont été requis, reconnaît uniquement des « manquements » et des « négligences » sur l'étiquetage de la viande expédiée à Tavola. Mardi soir, l'avocat de Patrice Monguillon, qui soutient n'avoir jamais vu de cheval chez Spanghero, avait plaidé sa relaxe ou, à défaut, la grande clémence du tribunal. L'avocat de Hendricus Windmeijer a lui aussi demandé la relaxe de son client soupçonné d'avoir fait valser les étiquettes dans ses entrepôts néerlandais, le qualifiant de « pigeon et dindon de la farce» de Johannes Fasen.
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