« L'offre des salariés va être intégralement déposée aujourd'hui », a déclaré peu avant le début de l'audience à 9h30 l'avocate des salariés Élise Brand. « On a un projet industriel formidable mais personne ne nous soutient financièrement », a-t-elle néanmoins déploré, soulignant en particulier qu'aucune garantie écrite de prêt ne leur avait été concédée par les collectivités locales ou l'État en dépit de certains engagements oraux. A ce stade, pour le financement du projet, « on n'a que les 500.000 euros rassemblés par les salariés », a ajouté Elise Brand, tandis que quelque 130 salariés des abattoirs normands étaient rassemblés en silence devant le tribunal.
Le projet permettrait selon eux de sauver 206 des quelque 350 emplois du site de Sainte-Cécile (Manche) qui ne fait l'objet d'aucune autre offre. Mais selon Sébastien Lafon, délégué Cfe-Cgc de l'entreprise, « Aim est mort », a-t-il déclaré peu avant le début de l'audience du tribunal de commerce, qui se tenait à huis clos. « Le gouvernement a fait un choix, celui de ne pas soutenir les salariés, au bénéfice des grands groupes du secteur », a encore déploré Elise Brand. « 10.000 porcs à abattre par semaine, c'est une manne pour la concurrence », a-t-elle souligné.
Les salariés d'Aim avaient menacé jeudi de ne pas soumettre leur projet de reprise au tribunal de Coutances vendredi s'ils n'obtenaient pas d'engagement de financement de l'État, à qui ils réclament un engagement de prêt de 2,5 millions d'euros. Interrogé par l'Afp, le ministère de l'Agriculture avait indiqué que « les discussions sont toujours en cours concernant la participation de l'État ». Il s'agit en grande partie selon le ministère d'« expliquer quels sont les dispositifs de soutien public mobilisables ».
En signe de protestation, les salariés ont organisé jeudi soir une opération escargot sur l'A84 qui a occasionné 10 km de bouchons. Menacés de liquidation, les abattoirs Aim emploient 590 personnes en tout en France. Pour l'ensemble du groupe Aim, seul l'abattoir de bovins d'Antrain (Ille-et-Vilaine) fait l'objet d'une offre, pour 70 salariés seulement, 40 autres se voyant proposer un emploi à Rennes chez le repreneur potentiel.
Le tribunal doit se prononcer sur cette offre mardi prochain.
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