À peine arrivé au Salon de l'agriculture vers 8h15, le président de la République a été interpellé par des représentants de la FNSEA, syndicat agricole majoritaire, et des Jeunes Agriculteurs, qui lui ont dit attendre « des messages forts ». « Nous attendons de vivre du prix de nos produits. On ne cesse d'être stigmatisés », lui a lancé un agriculteur, un autre évoquant « la colère du monde agricole ». Peu après, lors de sa déambulation, Emmanuel Macron a déclaré : « Rien ne doit justifier des actions contre nos paysans, rien. Et je serai intraitable sur le sujet ».
Un agriculteur l'a remercié de n'avoir « rien lâché hier soir » : Emmanuel Macron est revenu vendredi de Bruxelles, où se négociait le budget de l'Union européenne pour la période 2021-2027, sans accord sur le maintien de l'enveloppe de la Politique agricole commune (Pac) dont il a fait sa priorité. Car les 27 pays de l'Union n'ont pas pu s'entendre. « Nous n'avons pas sacrifié la Politique agricole commune et je l'ai dit très clairement : ce n'est pas la Pac qui peut payer pour le Brexit », avait déclaré Emmanuel Macron à son départ du sommet.
Sur les autres sujets de préoccupations des producteurs français, Emmanuel Macron entend maintenir le cap d'une transition qu'il qualifie d'« historique ».
Dans les allées, il a été interrogé sur les accords de libre-échange et les distorsions de concurrence et tient à souligner la différence entre Ceta et Mercosur : « le Ceta a été négocié et signé, et on a cherché à l'améliorer, le Mercosur ce n'est pas pareil car le Canada respecte les accords de Paris, alors que pour le Mercosur, il y a des pays qui ne respectent pas cet accord ».
Il a précisé que les bovins canadiens ne mangent pas de farine animale : « c'est une fake news, ils ne mangent pas de farines animales, ils mangent des protéines animales transformées, mais il peut y avoir une distorsion à ce sujet, alors on suspendra sur ce volet là, mais ce n'est pas pareil ».
Concernant l'application de l'article 44 de la loi Egalim, il a expliqué aux leaders syndicaux qu'il fallait « travailler à une coopération européenne » pour que cet article s'applique pleinement.
Sur les ZNT, le fonds de compensation de 25 M€ annoncé jeudi soir dans son interview accordée à la presse quotidienne régionale serait finalement fléchée vers les viticulteurs, arboriculteurs et maraîchers. Les polyculteurs-éleveurs et producteurs de grandes cultures n'en bénéficieraient donc pas.
Le chef de l'Etat a aussi été questionné sur les retraites. Selon lui, il est impossible de revaloriser les pensions des actuels retraités. Cela coûterait 1,1 milliard d'euros par an, selon lui.
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