Sans annonces, Macron maintient le cap d'une « transition historique »

Emmanuel Macron, avec l'éleveur propriétaire de la vache charolaise Idéale, égérie de l'édition 2020 du Salon de l'agriculture. (©Terre-net Média)
Emmanuel Macron, avec l'éleveur propriétaire de la vache charolaise Idéale, égérie de l'édition 2020 du Salon de l'agriculture. (©Terre-net Média)

Au milieu des vaches, parisiennes d'une semaine, Emmanuel Macron inaugure ce samedi à Paris le 57e Salon international de l'agriculture (Sia), bousculé par des controverses environnementales, et l'échec vendredi soir de négociations européennes cruciales pour les agriculteurs. Accords de libre-échange, retraites, ZNT, distorsions de concurrence : le chef de l'État a été, dès son arrivée Porte de Versailles, interpellé par les leaders syndicaux.

 

À peine arrivé au Salon de l'agriculture vers 8h15, le président de la République a été interpellé par des représentants de la FNSEA, syndicat agricole majoritaire, et des Jeunes Agriculteurs, qui lui ont dit attendre « des messages forts ». « Nous attendons de vivre du prix de nos produits. On ne cesse d'être stigmatisés », lui a lancé un agriculteur, un autre évoquant « la colère du monde agricole ». Peu après, lors de sa déambulation, Emmanuel Macron a déclaré : « Rien ne doit justifier des actions contre nos paysans, rien. Et je serai intraitable sur le sujet ».

Un agriculteur l'a remercié de n'avoir « rien lâché hier soir » : Emmanuel Macron est revenu vendredi de Bruxelles, où se négociait le budget de l'Union européenne pour la période 2021-2027, sans accord sur le maintien de l'enveloppe de la Politique agricole commune (Pac) dont il a fait sa priorité. Car les 27 pays de l'Union n'ont pas pu s'entendre. « Nous n'avons pas sacrifié la Politique agricole commune et je l'ai dit très clairement : ce n'est pas la Pac qui peut payer pour le Brexit », avait déclaré Emmanuel Macron à son départ du sommet.

Sur les autres sujets de préoccupations des producteurs français, Emmanuel Macron entend maintenir le cap d'une transition qu'il qualifie d'« historique ».

Dans les allées, il a été interrogé sur les accords de libre-échange et les distorsions de concurrence et tient à souligner la différence entre Ceta et Mercosur : « le Ceta a été négocié et signé, et on a cherché à l'améliorer, le Mercosur ce n'est pas pareil car le Canada respecte les accords de Paris, alors que pour le Mercosur, il y a des pays qui ne respectent pas cet accord ».

Il a précisé que les bovins canadiens ne mangent pas de farine animale : « c'est une fake news, ils ne mangent pas de farines animales, ils mangent des protéines animales transformées, mais il peut y avoir une distorsion à ce sujet, alors on suspendra sur ce volet là, mais ce n'est pas pareil ».

Concernant l'application de l'article 44 de la loi Egalim, il a expliqué aux leaders syndicaux qu'il fallait « travailler à une coopération européenne » pour que cet article s'applique pleinement.

Sur les ZNT, le fonds de compensation de 25 M€ annoncé jeudi soir dans son interview accordée à la presse quotidienne régionale serait finalement fléchée vers les viticulteurs, arboriculteurs et maraîchers. Les polyculteurs-éleveurs et producteurs de grandes cultures n'en bénéficieraient donc pas.

Le chef de l'Etat a aussi été questionné sur les retraites. Selon lui, il est impossible de revaloriser les pensions des actuels retraités. Cela coûterait 1,1 milliard d'euros par an, selon lui.

Réagir à cet article
Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,1 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 6,94 €/kg net +0,02
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo

Tapez un ou plusieurs mots-clés...