Utiliser les feuilles des arbres comme complément de fourrage est une pratique qui revient au goût du jour. Mais quelle est réellement la valeur alimentaire des feuilles ? Et quelles sont les espèces d’arbres à implanter ? Camille Béral de l’Agroof a fait le point lors des journées AFPF.
L’agroforesterie, c’est-à-dire l’association d’arbres et de cultures et/ou d’animaux sur une même surface, a le vent en poupe. Parmi les objectifs recherchés par un éleveur qui se lance dans ce type de projet figure la production de fourrage supplémentaire, particulièrement appréciable en période de sécheresse.
Arbres fourragers, haies fourragères, tables fourragères, trognes… différents types d’aménagement agroforestiers à vocation fourragère existent comme l’a rappelé Camille Béral d’Agroof (société coopérative et participative spécialisée dans l’étude et le développement des systèmes agroforestiers) lors des journées AFPF de novembre dernier. Mais quelles sont les valeurs alimentaires des arbres fourragers ?
Mûrier blanc et frêne : un potentiel fourrager particulièrement intéressant
L’Inra de Lusignan s’est penché sur la question en évaluant la valeur nutritive des feuilles d’une cinquantaine d’arbres fourragers (en excluant les rameaux). L’institut de recherche a ainsi regardé la digestibilité et la MAT :
Le mûrier blanc et le frêne sont les deux espèces d’arbres qui tirent leur épingle du jeu. « Ils ont une très bonne valeur alimentaire, avec une vitesse de disparition des matières sèches dans le rumen supérieure aux fourrages classiques, type ray-grass ou luzerne, et une dégradabilité théorique de l’azote intéressante », souligne Camille Béral. D’autres espèces ont aussi un potentiel non négligeable comme le noyer, le châtaignier, l’aulne blanc ou encore le tilleul.
Ce qui est aussi intéressant avec les arbres fourragers, c’est que, contrairement à la plupart des espèces prairiales, le potentiel fourrager des feuilles se maintient durant l’été et jusqu’à l’automne. Comme le montrent les graphiques, les matières sèches augmentent entre juin et octobre, la MAT diminue et la digestibilité diminue légèrement en restant correcte :
Dans le cadre du projet Parasol, ont été mesurées l’ingestion et la digestibilité in vivo de feuilles de frêne commun et de murier blanc. Il en ressort que les feuilles de ces deux espèces d’arbres ont été plus ingérées que le foin classique (45 % de plus). Par ailleurs, les niveaux de matière organique digestible ingérée étaient très élevés, comparables voire supérieurs aux espèces fourragères les plus performantes. Ces ressources pourraient ainsi être utilisées pour les animaux les plus productifs.
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