Lorsque la mort d’un animal survient en élevage, elle peut être le signe d’un problème qui affecte tout le troupeau. Pratiquer une autopsie est alors un moyen d’établir un diagnostic qui servira à soigner le reste du cheptel.
« Ce n’est pas normal d’avoir un animal mort, expose Grégoire Kuntz, vétérinaire chez Innoval. Les animaux naissent et grandissent sur l’exploitation, puis ils sont vendus ou réformés. La mort en élevage est donc prématurée par définition. Parmi ses conséquences : des pertes économiques ».
Le décès d’un animal peut pourtant arriver. Parfois, la cause est évidente : un accident ou une maladie identifiée que l’on n’a pas su guérir. Mais il arrive aussi qu’aucun symptôme ne l’ait annoncée. Tous les éleveurs ont connu le cas de l’animal retrouvé mort au matin, par exemple. D’autres fois, on constate une série de décès rapide, sans avoir le temps d’en identifier la cause. Il est alors souhaitable de pratiquer une autopsie. Les critères de décision : la brutalité de la mort ou l’échec des soins réalisés par le vétérinaire.
Peu de moyens diagnostic en élevage
« A la ferme, le vétérinaire dispose de peu de moyens diagnostic, observe Grégoire Kuntz. Ses mains, un thermomètre, son stéthoscope… Après la mort de l’animal, l’autopsie est donc un complément indispensable ». Elle ne sert pas seulement à savoir de quoi est mort l’animal mais surtout à détecter une maladie de troupeau.
Il évoque, à titre d’exemple, ce cas de subacidose chronique qui avait entraîné un développement bactérien chez une vache, sans symptôme observable. A l’autopsie, la présence d’un abcès au foie puis la dispersion de bactéries dans les poumons a révélé la cause. « Finalement, un problème que l’on pensait aigu a permis de mettre en lumière un problème de fond, qui a été réglé par un travail sur la ration », conclut-il.
Pour Grégoire Kuntz, il doit y avoir une collaboration entre l’éleveur et le vétérinaire, du début à la fin du processus : échanger pour décider de faire une autopsie, analyser les résultats et décider des mesures à prendre. « Pour bien soigner les vaches, il faut un diagnostic, souligne-t-il. Et puis c’est aussi une question d’éthique, pour soigner au mieux les animaux .
Autopsier et analyser dans la foulée
« Pour réaliser une autopsie complète, on emporte l’animal au laboratoire, détaille Grégoire Kuntz. La faire à la ferme n’est pas souhaitable parce qu’il y a un risque de contaminer le reste du troupeau et parce que l’équarrissage n’accepte pas les cadavres ouverts. Il faut aussi assurer la sécurité sanitaire des personnes qui la réalisent. Autre avantage : sur place, les prélèvements sont analysés rapidement et les résultats sont plus fiables ».
L’autopsie consiste à observer les organes, à la recherche de lésions. Ce premier examen sert à orienter la suite des investigations. « On ne peut pas tout faire, explique Grégoire Kuntz, à cause du coût élevé des analyses. Par conséquent, une numération de bactéries est faite en cas de lésion entérique, par exemple, une recherche de bactéries et de virus est réalisée lorsqu’il y a des lésions pulmonaires, etc. »
Sauver le reste du troupeau
Si l’examen visuel ne donne rien, le diagnostic peut être fait par élimination. Dans ce cas, on envisagera peut-être un problème métabolique.
Enfin, certaines analyses sont pratiquées pour éliminer une hypothèse, en fonction du nombre d’animaux morts et du risque. « Je demande souvent une recherche de botulisme, détaille Grégoire Kuntz, parce que je travaille dans un secteur où il y a beaucoup de champs fertilisés avec du fumier de volailles. En cas de contamination, les conséquences sont lourdes ».
Dernier avantage de l’autopsie mais non des moindres : elle permet parfois de détecter une affection indemnisable par le FMSE ou l’assurance. « Dans le cas du botulisme, par exemple, les pertes sont indemnisées. Seule condition pour en bénéficier, cependant : contacter son assurance avant.
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