
Dans les secteurs qui ont bénéficié de pluies ou d'orages, la pousse d'herbe est relancée. À pâturer avec quelques précautions.
APRÈS UN PRINTEMPS ET UN ÉTÉ TRÈS SECS, certaines régions ont eu la chance de recevoir plusieurs dizaines de millimètres de pluie depuis la fin du mois d'août, très localement ou plus largement. Cette pousse d'herbe d'automne sera un complément fourrager bienvenu. Elle retardera l'utilisation exclusive de fourrages conserver en hiver. Une économie de fourrages indéniable si la saison de pâturage se prolonge jusqu'en novembre.
UNE HERBE APPÉTENTE SANS REFUS
Dans ces zones favorisées, tous les éléments sont réunis pour un pâturage de qualité. Conséquence de la sécheresse, le pâturage ras du printemps et de l'été fournit une herbe appétente, sans les refus couramment présents dans les prairies en fin de saison. L'absence de rouille, cette année, plaide aussi en faveur d'une herbe de bonne qualité. Les problèmes de portance ne se posent pas non plus, les sols étant plus secs que d'habitude. Et surtout, avec l'adoucissement des températures, la matière organique accumulée durant l'été libère de l'azote qui, cumulée à la pluviométrie, fournit des conditions de pousse équivalentes à celles du début de printemps. En Basse-Normandie, on estime les valeurs alimentaires de cette herbe à 0,9 UFL, 100 à 110 PDIN et 120 à 130 PDIE par kilo de MS, en prairies permanentes comme en prairies temporaires. Ces valeurs peuvent monter à 150 g de PDIN pour une association ray-grass anglais + trèfle blanc. Pour profiter au maximum de cette herbe d'excellente qualité, il est conseillé de distribuer les fourrages complémentaires (maïs-ensilage ou autre) le soir. Les laitières pâtureront ainsi au maximum dans la journée.
CONTRE LA TÉTANIE D'HERBAGE
Cette herbe jeune, pauvre en magnésium et à transit rapide dans le rumen, provoque une surconsommation de magnésium et sa chute dans le sang, avec un risque de tétanie d'herbage à la clé. Le stress d'une herbe froide et humide pâturée le matin peut produire les mêmes effets. La distribution d'un petit repas de foin le matin ralentira le transit et retardera la sortie des vaches au pâturage. Le froid humide du matin aura alors disparu.
ÉVITER LA FIÈVRE DE LAIT
Le risque de la fièvre de lait peut être écarté si les vaches taries ne pâturent pas pendant au moins deux semaines avant le vêlage cette herbe jeune, riche en calcium en plus de l'azote. C'est d'ailleurs ce que l'on conseille d'une façon générale : une ration déficitaire en calcium deux semaines avant le vêlage pour amorcer le déstockage corporel de l'animal et éviter ainsi la consommation du calcium dans le sang.
ATTENTION À LA MÉTÉORISATION
Résistant à la sécheresse, favorisé par le pâturage ras, le trèfle blanc a tendance à se développer au détriment des espèces prairiales plus fragiles (ray-grass anglais par exemple). La pluviométrie de septembre, si les prairies en ont bénéficié, peut amener son explosion et des problèmes de météorisation à la clé. Le conseil contre la tétanie d'herbage peut être également appliqué à cette situation : distribution de foin le matin et le pâturage de la prairie une fois l'humidité du matin disparue.
Si les prairies ont reçu de l'eau, les valeurs alimentaires obtenues sont équivalentes à une herbe de début de printemps. © WATIER VISUEL
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