« LE MINÉRAL HAUT DE GAMME LIMITE LES FLAMBÉES DE CELLULES »

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C'est dans le cadre d'un audit vétérinaire, incluant un complément minéral haut de gamme, que le Gaec Petitjean a pu réduire un problème de concentration cellulaire.

LE GAEC PETITJEAN FAIT PARTIE DES SOIXANTE-CINQ EXPLOITATIONS où l'intérêt du complément alimentaire Omnigen (voir encadré) pour corriger une concentration cellulaire élevée a été évalué. Ici, le schéma infectieux prédominant est environnemental et le principal germe responsable des infections mammaires, le streptocoque ubéris. Les 90 vaches du troupeau mixte (25 % brunes, 75 % holsteins) sont logées sur une aire paillée de 530 m2, dans un bâtiment construit en 2000, avec bardage en bois ajouré sur chaque façade. Le paillage est quotidien, plus de 10 kg/VL/j, et les vaches ont un accès libre à 5 ha de parcours de mai à octobre. « Nous avions le sentiment de tout mettre en oeuvre, mais sans résultats », commente Fabrice Petitjean. À la traite, il utilise une douchette, des lingettes papier, au post-trempage, un produit filmogène, et la salle de traite (TPA 2 x 8) est contrôlée par le GDS. Les éleveurs ont même fait venir un magnétiseur : il a découvert la présence d'une rivière souterraine et raccordé la salle de traite à la terre.

« UNE HUMIDITÉ FAVORABLE AUX PATHOGÈNES »

L'humidité constitue bien le principal facteur de risque de développement des pathogènes, d'autant plus dans un bâtiment fermé, situé en fond de vallée à l'orée d'un bois.

Le second problème, c'est la main-d'oeuvre : du fait d'un manque de disponibilités, le délai entre deux curages (deux mois) ne permet pas de maîtriser la montée en température de la litière (supérieure à 40°C) dans un environnement humide. Ni les ventilateurs ni l'utilisation d'asséchant n'ont pu régler cette contrainte structurelle. Les associés ont donc accepté de tester Omnigen-AF pour la complémentation minérale du troupeau. Au préalable, Loïc Commun a réalisé un audit. Enseignant à l'école vétérinaire de Lyon, il s'est mis en disponibilité afin de réaliser le suivi des tests en élevage pour le fabricant. « J'interviens en amont pour sécuriser la conduite technique avant de mettre en place Omnigen, précise-t-il. Car ce complément n'est pas prévu pour redresser la situation d'éleveurs qui cumulent tous les facteurs de risques. » En même temps que la distribution d'Omnigen-AF (55 g par vache et par jour), les éleveurs ont donc construit un hangar pour stocker la paille, ont ôté quelques planches du bardage pour améliorer le renouvellement de l'air, ont prévu une phase de préparation au vêlage dans la stabulation et ont systématisé les obturateurs de trayons au tarissement. Après vingt et un mois, la situation s'est redressée (voir tableau) : le Gaec a livré 11 % de lait en plus avec 6 % de vaches en plus, soit un gain de 3 000 litres ou 900 €/mois de lait livré en plus ; les bonus cellules s'élèvent en moyenne à 234,80 €/mois (Sénagral : + 1,524 €/1 000 l, inférieur à 250 000 cellules) et la baisse des consommations d'antibiotiques est de 85 €/mois. Ainsi, le gain total évalué par le vétérinaire est de 1 220 €/mois, desquels il faut retirer 350 € de surcoût d'Omnigen (1 300 €/tonne) par rapport au minéral précédent.

« IL Y A BEAUCOUP MOINS DE MAMMITES »

« Il y a encore des mammites, mais leur nombre est passé de cinq à six par mois à une ou deux, et les vaches semblent répondre plus rapidement aux traitements, observe l'éleveur. Je vais donc poursuivre la complémentation avec Omnigen au tarissement et en lactation ».

Le taux de guérison de 74 % est conforme aux objectifs (75 %). Reste un taux de nouvelles infections de 14,9 % encore supérieur au seuil de 10 %.

Jean-Michel Hugot, du contrôle laitier du Châtillonnais, confirme des résultats de cellules globalement satisfaisants malgré un environnement peu favorable, « mais il est difficile de l'attribuer au minéral.

Ce qui est sûr, c'est qu'avec des vaches à fort potentiel, il faut être vigilant sur les apports de vitamine E et de sélénium, deux antioxydants favorables à la protection des cellules très importants au tarissement. Précédemment, les apports étaient un peu faibles. C'est pourquoi, au-delà de l'intitulé et du prix du CMV, il faut attentivement vérifier sa composition. »

JÉRÔME PEZON

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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