LES MÉDICAMENTS NE SONT PAS DES PRODUITS COMME LES AUTRES. Leur efficacité est garantie mais sous certaines conditions : bonne conservation, respect des posologies… Mal utilisés, ils peuvent compromettre la guérison de l'animal et, dans certains cas, être à l'origine d'un risque pour ce dernier : infection par des aiguilles contaminées, effets secondaires liés à des produits mal conservés ou mal administrés, irritations au point d'injection… Lors d'une enquête nationale réalisée auprès de 200 élevages, Virbac a mis en évidence l'intérêt d'instaurer des actions de sensibilisation auprès des éleveurs pour les aider à mieux utiliser les produits vétérinaires. Le laboratoire a donc publié des fiches techniques présentant toute la chaîne du médicament. Elles apportent des recommandations pratiques pour une bonne utilisation.
NICOLAS LOUIS, AVEC STÉPHANE GARRET, RESPONSABLE CHEF DE PROJET CHEZ VIRBAC
RESPECTER LA CHAÎNE DU FROID
Pour conserver toute leur efficacité, les vaccins et certaines hormones sont à conserver entre 4 et 8°C. Pour que la chaîne du froid soit rigoureusement respectée, le vétérinaire est tenu de délivrer ces produits sensibles dans des sacs isothermes. Idéalement, l'éleveur doit les conserver dans un réfrigérateur réservé uniquement à l'élevage.
Lorsqu'il utilise celui de sa famille, il est recommandé de stocker les produits dans une boîte étanche, réservée à cet usage et bien identifiée. Il est conseillé également de placer les vaccins dans un sac isotherme, un thermos ou une glacière lorsqu'il part vacciner des animaux situés loin de l'exploitation. Il ne doit surtout pas les mettre dans ses poches.
- À savoir : un thermomètre doit être en permanence à l'intérieur du réfrigérateur pour s'assurer que sa température est entre 4 à 8°C. Lorsque l'appareil ne refroidit pas suffisamment ou, au contraire, congèle, les produits risquent de perdre leur efficacité. Même conservé au froid, tout vaccin entamé a une durée de vie égale ou inférieure à 24 heures
RANGER DANS UNE ARMOIRE ADAPTÉE
L'éleveur est responsable de sa pharmacie et de la conservation des médicaments sur son exploitation. Il doit disposer d'une armoire adaptée pour protéger les produits de la lumière, de la poussière et de l'humidité. Elle doit être sécurisée, c'est-à-dire fermée à clef et située en hauteur pour que les personnes non habilitées, comme des enfants, ne puissent pas y accéder. De plus, il est conseillé de ne pas la placer dans un local soumis à de fortes variations de températures. À l'intérieur, il est recommandé d'adopter un système de rangement : les produits les plus anciens doivent se trouver devant les plus récents. Cela permet d'éviter l'usage de médicaments périmés ou abîmés.
- À savoir : La lumière peut dégrader certaines molécules comme les ivermectines ou les oxytétracyclines. Les médicaments en poudre sont très sensibles à l'humidité. Il est indispensable de conserver ce type de médicaments dans leur emballage d'origine. Le local phytosanitaire n'est pas un endroit adapté pour le stockage des médicaments.
VEILLER AU DÉLAI APRÈS OUVERTURE
Les médicaments entamés sont à conserver dans leur emballage d'origine. On recommande d'inscrire la date de première utilisation et le numéro de l'ordonnance sur la boîte. Au moment de réutiliser le produit, l'éleveur doit consulter la notice pour regarder le délai d'utilisation maximal après ouverture. Celui-ci varie de manière importante. Par exemple, un antibiotique se conserve pendant généralement 28 jours une fois ouvert et un antiparasitaire six mois. Les médicaments entamés sont moins stables que les produits neufs, et leur durée maximale de conservation est toujours inférieure à la date limite indiquée sur l'emballage. Ceci est dû à des processus d'oxydation, d'humification et de contamination par les microbes de l'environnement. Il convient donc d'être vigilant pour les protéger de la lumière, des températures extrêmes, de l'humidité et des contaminations microbiennes.
- Attention : même si l'achat de médicaments en gros volumes permet de faire des économies, l'éleveur court le risque que des produits entamés per dent une grande partie de leur efficacité s'ils sont conservés pendant plusieurs mois.
REMPLIR LE CAHIER SANITAIRE AU JOUR LE JOUR
L'enregistrement des traitements sur le registre sanitaire est une obligation réglementaire. Son absence peut être considérée comme une faute intentionnelle lors d'un contrôle Pac et entraîner des pénalités sur les aides pouvant atteindre jusqu'à 20 % de leurs montants. Le cahier doit être rempli par l'éleveur ou le vétérinaire. Ce dernier doit signer chaque ligne du registre correspondant à ses interventions. On conseille de reporter le numéro d'ordonnance sur le flacon du médicament pour simplifier le report sur le registre à chaque administration. Toutes ces ordonnances, y compris celles des aliments médicamenteux, sont à conserver pendant au moins cinq ans.
Conseil : même si ces enregistrements peuvent paraître fastidieux, l'éleveur peut se servir des informations collectées pour mieux gérer son troupeau en identifiant certains problèmes sanitaires. L'informatique s'avère un outil précieux pour faciliter la valorisation de ces données.
-Attention : une mauvaise notation des traitements et des temps d'attente peut être à l'origine d'erreurs de protocole ou de posologie, mais aussi des problèmes de résidus dans le lait ou de saisies à l'abattoir.
S'ÉQUIPER D'UN CONTAINER JAUNE AUX NORMES POUR LES DÉCHETS
L'éleveur doit se tourner vers son vétérinaire ou son GDS pour mettre en place un système de collecte de déchets sur son exploitation. La réglementation l'oblige à jeter tous les déchets de soins piquants, coupants ou tranchants (aiguilles, lames, verre cassé…) ainsi que les autres déchets à risque infectieux dans un container jaune aux normes. Ceci, afin de protéger les personnes qui risqueraient de se blesser en les manipulant. Ces containers sont inviolables une fois refermés, puis sont traités dans une filière à haut risque (transport sécurisé, puis incinération à haute température ou décontamination). Les déchets souillés issus des médicaments vétérinaires, tels que les produits périmés, entamés mais non réutilisable, ainsi que les emballages vides contenant des résidus de médicament, même s'il n'engendre pas un risque infectieux, sont à collecter obligatoirement vers un incinérateur de déchets. Il est préférable de réaliser une collecte particulière car les ordures ménagères ne sont pas toujours incinérées.
- Attention : si l'acquisition de containers pour gérer les déchets de soins à risque infectieux est obligatoire, la traçabilité du dispositif de collecte mis en place sur l'exploitation est capitale en cas de contrôle administratif.
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