LES GERMES PEUVENT SE DÉPLACER d'une exploitation à une autre en étant tout simplement véhiculés par des personnes. Les intervenants amenés à visiter de nombreux élevages doivent donc veiller à ne pas faciliter cette contamination. En première ligne sur le sujet, les conseillers d'élevage et les agents de pesée. Conscient de ce risque, BCEL Ouest a réfléchi à un moyen de le maîtriser. « Les pédiluves ne constituent pas la panacée, explique Yannick Saillard, vétérinaire à BCEL Ouest. Ils n'existent pas partout, et ils ne sont pas toujours suffisamment entretenus. » Le lavage des bottes est, bien sûr, possible sur toutes les exploitations, mais ce nettoyage reste souvent sommaire, faute d'utiliser une brosse. Et cela ne suffit pas pour enlever les microbes. Seule la désinfection est vraiment efficace.
DES SALARIÉS COMPARENT DES ÉQUIPEMENTS
L'entreprise s'est mise en quête d'un moyen simple et performant pour permettre à ses cinq cents agents de pesée et conseillers de ne pas être des vecteurs de contamination entre les élevages.
Plusieurs fournisseurs de pulvérisateurs, brosses et désinfectants ont été contactés. Différentes solutions ont été retenues en vue d'être testées par les salariés sur le terrain.
À l'issue de ces tests, le pulvérisateur à pressurisation manuelle a été reconnu plus pratique que les modèles à gâchette. Il fallait aussi que les joints et les buses résistent aux désinfectants. Pour des raisons de sécurité, les pulvérisateurs sont équipés d'une soupape pour la pression. Elle peut être actionnée manuellement afin de dépressuriser le pulvérisateur avant de l'ouvrir ou en cas de non-utilisation prolongée. Un seul modèle présentait un système de bouton de blocage, nécessaire pour éviter des pulvérisations accidentelles en voiture. C'est le modèle Clean-Matic 1,25P, de Birchmeier, avec une buse en plastique.
En ce qui concerne le désinfectant, les présentations en poudre ou liquide ont été jugées peu pratiques. BCEL Ouest a donc demandé à la société Virkon de lui fournir des pastilles solubles dans l'eau. Pour des raisons d'ergonomie, une brosse à manche long a été plébiscitée pour nettoyer les bottes. N'oublions pas que la désinfection ne sert pas à grand-chose si les bottes ne sont pas propres.
Il est donc désormais demandé aux intervenants en élevage de bien laver leurs bottes en quittant une exploitation. Ils doivent réaliser la désinfection en arrivant sur l'élevage suivant. Il est conseillé de recommencer si l'on passe de la stabulation à la nurserie.
L'INITIATIVE POURRAIT S'ÉTENDRE À D'AUTRES RÉGIONS
Le kit retenu a été très bien perçu par les salariés concernés. Tous les conseillers d'élevage sont équipés depuis septembre. Quant aux peseurs, son adoption est proposée sur la base du volontariat. Plus de 90 % d'entre eux l'ont demandé. Les éleveurs aussi sont sensibles à cette démarche. En Ille-et-Vilaine, Eilyps vient de développer une démarche de ce type. « La généralisation à l'ensemble des personnes qui vont quotidiennement d'un élevage à un autre constituerait un plus évident pour la maîtrise des risques sanitaires », estime Yannick Saillard. C'est pourquoi la démarche de BCEL Ouest devait être présentée au congrès national des FCEL en février. Dans les élevages de porcs ou de volailles, le plus souvent hors sol, ces mesures d'hygiène se sont imposées depuis des années.
PASCALE LE CANN
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