
Le pidolate de calcium, administré en bolus avant le vêlage, semble avoir une bonne efficacité pour éviter les fièvres de lait.
LA PRÉVALENCE DES FIÈVRES DE LAIT S'ÉTABLIT ENTRE 5 ET 8 % dans les troupeaux français. Le coût moyen de chaque cas est évalué à 250 €, ce qui inclut les frais vétérinaires et les pertes indirectes. Tous les éleveurs savent que les vaches qui vieillissent sont les plus touchées. Le risque augmente de 9 % à chaque lactation. Et une vache qui a fait une fièvre de lait lors d'un vêlage risque fort de recommencer au suivant.
La prévention des fièvres de lait est donc un enjeu économique important pour les éleveurs. Différents traitements existent sur le marché. Les plus répandus se présentent sous la forme d'injections de vitamine D, ou d'administration de calcium buvable ou en gel. Ces traitements sont souvent jugés peu pratiques par les éleveurs, indépendamment de leur efficacité.
INTERVENIR SUR LES VACHES SENSIBLES
Les injections sont généralement réalisées par le vétérinaire à partir de huit jours avant le vêlage. Il en faut trois ou quatre pour chaque vache. De plus, certaines réagissent mal à ce traitement.
Les produits buvables peuvent être administrés par l'éleveur. Mais les cas de mauvaise déglutition ne sont pas rares. Le produit liquide se dirige alors dans la trachée. Il arrive aussi que ce traitement soit irritant pour la bouche de l'animal. Il existe des bolus apportant du calcium sous différentes formes, souvent des chlorures. Le laboratoire Vétalis a mis au point un autre mode de traitement préventif. Il s'agit d'administrer du pidolate de calcium en bolus. L'application se fait en une fois, avec deux bolus, entre six et douze heures avant le vêlage. Le mécanisme libère ensuite la molécule durant trente heures. Le pidolate offre l'avantage d'une meilleure biodisponibilité que les sels de calcium classiques. Cette molécule est impliquée dans les mécanismes de régulation de la calcémie et permet de stabiliser la concentration sanguine en calcium. Elle intervient aussi dans le métabolisme anti-oxydant. « Quand la vache qui doit vêler s'isole, piétine, se casse les reins, il est temps d'intervenir, précise Jean Lecourt directeur général de Vétalis. Les gonflements de la vulve et de la mamelle sont aussi des signes annonciateurs de l'imminence de la mise bas. »
Le traitement préventif doit concerner les vaches sensibles. À savoir, celles qui ont déjà fait une fièvre de lait et celles qui arrivent à leur troisième vêlage. Ce produit est le plus souvent disponible auprès des vétérinaires. Il coûte de 15 à 18 € par vache. Il est commercialisé depuis un peu plus d'un an et les éleveurs qui l'ont utilisé soulignent unanimement sa facilité d'emploi. Sur le terrain, les vétérinaires ont tendance à conseiller son utilisation selon les mêmes modalités que celles des autres produits existants. Des éleveurs le posent donc jusqu'à deux heures après le vêlage. Ils soulignent aussi la difficulté à prévoir précisément quand la vache va vêler et veulent éviter de le donner trop tôt.
Certains administrent le bolus sur les vaches qui déclenchent une fièvre de lait, après l'injection pratiquée par le vétérinaire. Mais Vétalis insiste sur le fait que l'efficacité a été démontrée pour une application préventive avant le vêlage et non après.
Le mode d'utilisation du lance-bolus n'est pas toujours bien maîtrisé. Enfoncer l'appareil trop profondément dans la gorge peut se révéler dangereux. La pose doit se faire au fond de la gueule et le réflexe de déglutition conduira la vache à avaler le bolus.
MOINS DE CAS DE NON-DÉLIVRANCE
Malgré un mode d'utilisation qui n'est pas strictement conforme aux préconisations de Vétalis, les éleveurs qui ont expérimenté ce bolus se disent satisfaits. Ils apprécient le côté pratique d'une application unique. S'ils constatent que ce traitement coûte un peu plus cher que ceux qu'ils utilisaient auparavant, ils s'estiment néanmoins gagnants sur le plan économique. Car ils n'ont plus besoin d'appeler le vétérinaire en urgence pour soigner une fièvre de lait.
Plusieurs éleveurs soulignent une amélioration des conditions de délivrance depuis qu'ils utilisent le pidolate de calcium. Ceci s'explique par l'action de la molécule sur le métabolisme. Elle permet une meilleure récupération après le vêlage avec des effets positifs sur l'immunité et le démarrage de la lactation.
PASCALE LE CANN
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