Chez Jean-Michel Murzeau, les vaches passent toute l’année dehors. Pour ce faire, l’agriculteur a misé sur une race rustique, la Salers, ainsi que sur une gestion stricte du pâturage permise par un parcellaire bien aménagé. Il peut également compter sur le report de stock sur pied pour passer les périodes de moindre pousse de l’herbe, et affourager ses bovins au pré.
Dans le nord de la Vendée, Jean-Michel Murzeau mise sur un élevage en plein air intégral totalement basé sur l’herbe. Sa conviction : le « techno-pâturage ». Tout droit venue de Nouvelle-Zélande, la technique consiste à faire pâturer ses prairies toute l’année selon la technique du fil avant fil arrière. Affouragement au pré l’hiver, stock sur pied en été… tout est pensé pour que les bovins n’aient pas besoin de regagner la stabulation.
Pour appliquer cette méthode, l’agriculteur a tout d’abord choisi la race Salers. « J’ai changé de race pour avoir de bonnes laitières, plutôt légères et qui valorisent bien l’herbe. Sans parler des aptitudes au vêlage », résume Jean-Michel Murzeau. Côté viande, le croisement Charolais lui permet d’apporter un peu de poids sur les carcasses. « Seules les génisses de renouvellement sont avec un taureau Salers pour assurer le renouvellement en race pure ».
L’intégralité du système est ensuite pensée selon la pousse de l’herbe. Les vaches vêlent entre mi-décembre et fin février de sorte à faire coïncider courbe de lactation et pousse de l’herbe. « Les vaches n’ont que l’herbe pour faire du lait. Et j’arrive à fournir des broutards de 300 kg à 7 mois », détaille Jean-Michel Murzeau.
Des parcelles bien agencées
Côté pratique, l’éleveur mise sur un pâturage bien organisé. 80 ha à proximité de son exploitation, divisés en couloirs de 40 m de large permettent une gestion rigoureuse du pâturage. « Je fais des lots de 40 à 45 vaches, et je déplace le fil chaque jour en fin de matinée. » Une opération qui demande dans les 2 h d’astreinte à l’agriculteur. « J’arrive presque à la retraite, je ne voulais pas un système contraignant. Que ce soit pour moi, ou pour mon fils qui veut garder les bovins ».
Le parcellaire est adapté à ses pratiques fourragères. Des conduites d’eau ont été montées sur tous les parcs de pâturage, avec une attache rapide pour fixer un abreuvoir tous les 100 m. « C’est un investissement, cela nous a coûté entre 150 et 200 €/ha, mais cela fait plus de 8 ans qu’on l’utilise ».
Des piquets sont installés tous les 25 m. Et rien n’est laissé au hasard : 40x25 m donnent 10 ares. Une manière d’estimer facilement la taille des parcelles données à pâturer.
Stock sur pied et affouragement au pré
L’éleveur est en plein air intégral. S’il affourage ses animaux de fin novembre à fin février, il compte également sur le stock sur pied pour étendre la saison de pâturage. « Au lieu de récolter du foin à la mi-juin pour le donner un mois après, je le laisse sur place et j’augmente mon temps de pâturage. »
En hiver, le principal enjeu est alors d’éviter de trop abîmer les prairies, mais l’agriculteur l’admet, « on devient de plus en plus audacieux au fil des saisons ». Mais il lui arrive parfois de changer ses bovins deux fois par jour pour éviter le piétinement. L’hiver, un délai de retour de 60 jours permet d’éviter le surpâturage. Deux lots de 70 vaches passent ainsi l’hiver sur des prairies bien enracinées.
Un pâturage au rythme de l’herbomètre
L’agriculteur organise toute sa saison de pâturage grâce à l’herbomètre. « Je passe tous les 8 jours. J’en ai pour 2 h, mais c’est une manière d’organiser le pâturage de la semaine ». « Mon idéal de pâturage, c’est 14 cm entrée et 4 cm sortie, lorsque l’herbe a le plus de valeur. Une vache pâture environ 7 h par jour, il faut optimiser ce temps avec des bonnes valeurs alimentaires », insiste l’éleveur.
Car Jean-Michel Murzeau veut faire rimer pâturage intégral et performance. « On pèse l’ensemble des veaux tous les 45 jours. C’est une manière d’identifier rapidement les problèmes, notamment sur le parasitisme ».
830 € de marge brute par vache
Question chiffre, l’agriculteur dégage une marge brute de l’ordre de 830 €/vache. « J’ai moins de problèmes sur le plan sanitaire avec le plein air intégral ». Le coût alimentaire (150 € par vache) est également peu élevé, le tout avec un chargement de l’ordre de 2 UGB/ha.
« La Salers est une race rustique, qui m’a permis de tourner tout l’hiver à moins de 1 t de MS récoltée. C’est très peu. »
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