Les performances technico-économiques des exploitations laitières françaises ont plutôt bien évolué sur 10 ans, malgré les aléas et les coûts de production toujours très élevés. Subsistent quand même de gros écarts intrasystèmes. Qu’en sera-t-il demain ? Serons-nous au même niveau que nos voisins européens ?
Dans un récent sondage paru sur Web-agri (du 1er au 8 avril 2025), on interrogeait les éleveurs : « Comment ont évolué les performances de votre exploitation ces 10 dernières années ? » Sur les 360 répondants, 36 % estiment avoir amélioré leur productivité et leur rentabilité. 20 % n’ont rien changé techniquement mais ont de meilleurs résultats économiques, 26 % ne voient aucun changement, et 18 % disent avoir une meilleure productivité mais une rentabilité qui reste stable.
Si ces résultats au sondage ne donnent qu’une indication, des chiffres plus officiels ont été récemment partagés au Grand angle lait. En effet, le suivi des fermes du réseau Inosys sur 9 ans (2014-2022) permet d’affirmer que « la tendance est à l’augmentation des revenus ». Trois chiffres très parlants notamment :
+ 25 000 €/UMO exploitant de résultat courant sur 9 ans
+ 75 €/1000 l concernant le prix du lait sur 9 ans
+ 85 400 l de lait produits sur les exploitations sur ces 9 années.
Les revenus sont à la hausse sur cette période grâce au tandem prix du lait/volume, et ce malgré la très forte hausse des coûts de production. Mais qui dit productivité en plus, dit aussi mise en tension des facteurs de production (temps de travail, salariat, capital investi, pénibilité, investissement dans la robotique, impacts sur le système fourrager et la consommation d’intrants…).
Plus que jamais des stratégies d’élevage différenciées
Malgré ce bon résultat moyen, de gros écarts persistent dans les territoires : les systèmes de montagne (hors AOP) sont notamment pénalisés par les surcoûts de production et l’insuffisance (ou l’absence) de démarcation des laits. On constate également des écarts considérables entre les exploitations d’un même territoire dus notamment au prix du lait qui diffère d’un collecteur à un autre, à la productivité/maîtrise technique de la structure, à sa sensibilité aux aléas climatiques et sanitaires, à son niveau d’investissement, ou encore sa stratégie de production.
Sur ce dernier point, les éleveurs ont chacun leur stratégie gagnante : certains misent sur le volume, d’autres sur la productivité, l’autonomie, le système économe, ou bien la différenciation et la création de valeur ajoutée. Selon les choix, les éléments déterminants diffèrent (prix du lait, contrat de volume, caractéristiques de l’exploitation concernant la main-d’œuvre ou le foncier, etc.).
Des disparités au niveau européen
Quid des 10 prochaines années ? Difficile de se projeter aussi loin, 2025 a déjà bien démarré avec un certain nombre d’inquiétudes pour la filière française (baisse du cheptel, flambée du prix du beurre, tensions géopolitiques, contexte sanitaire incertain…). Qu’en sera-t-il du prix du lait et des coûts de production des éleveurs ?
Cependant, quelques interrogations surviennent lorsqu’on regarde ce qui se passe chez nos voisins européens :
Pourquoi de tels écarts de prix du lait ? Au Danemark par exemple, les volumes de lait ont triplé en 20 ans dans les fermes et le prix du lait y est 100 €/1000 l supérieur à celui de la France.
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