Comme pour l’insémination artificielle, certains éleveurs se lancent dans la réalisation de leurs propres échographies de gestation. Si le geste reste technique, il est possible de l’acquérir via une formation et de se faire accompagner dans les premiers temps. « Il y a un coup de main à prendre, mais c’est assez facile, explique ainsi Jean-Michel Danger, éleveur au Gaec D3 dans le Loir-et-Cher. Par contre, je ne fais pas d’échographie à 30 jours. Je les réalise entre 40 et 50 jours. Je vois le veau, les cotylédons. Si j’ai un doute, je fais vérifier la vache par mon inséminateur. »
L'échographie est l'outil le plus précis d'évaluation de l’appareil génital de la vache. Comparativement à la palpation manuelle qui repose sur la texture et l'emplacement des structures génitales, l’échographie permet de visualiser les ovaires et les structures utérines avec précision. Le matériel utilisé a d’ailleurs beaucoup évolué ces dernières années. Les sondes sont plus performantes et la qualité d’image bien meilleure aujourd’hui. L’échographie permet aussi de détecter des anomalies de l’appareil reproducteur, avec des économies à la clef. En effet, les animaux seront réformés plus vite et surtout des inséminations sans résultat seront évitées.
L’éleveur va pouvoir gagner du temps et mettre en place une meilleure organisation de son travail. À l’avenir, l’échographie pourra même prédire le niveau de gras intramusculaire sur des bovins vivants pour ajuster le niveau d’engraissement par rapport à un objectif de qualité de viande.
Quel matériel choisir pour échographier ses vaches ?
Il existe une grande diversité de matériel à des prix allant jusqu'à 10 000 €. « Pour choisir son échographe, l’éleveur doit définir sa stratégie », explique Pierre-Olivier Declèves, vétérinaire chez Eilyps, organisme de conseil en élevage. Certains éleveurs se contenteront des constats de gestation, autrement appelés « plein-vide », d’autres après quelques années voudront aller plus loin. « Détecter une métrite, observer les ovaires, faire du sexage… certains éleveurs, après un an et demi de pratique, souhaitent devenir plus techniques et pointus dans l’utilisation de l’outil », relève-t-il.
L’achat doit se réfléchir aussi en fonction de l’accompagnement et du service après-vente proposés (formation, remplacement de pièces cassées, etc.). La qualité de l’image, la praticité de l’appareil (imperméable, compact, léger, autonome, etc.), la possibilité de transférer les images sur son ordinateur (câbles, wifi, etc.) doivent aussi être prises en compte. Il peut être intéressant d’acheter l’échographe à plusieurs, avec une entraide possible au départ. Dans tous les cas, l’objectif n’est pas de remplacer le vétérinaire, ni de rester seul avec son outil, mais bien de maîtriser une nouvelle technique, source d’échanges entre professionnels, dans le but d’améliorer la gestion de son cheptel et la rentabilité de son élevage.
Pour en savoir plus, télécharger le livre blanc consacré à l'échographie bovine par l'éleveur : Réaliser soi-même les échographies de ses bovins
Au sommaire :
- Quels avantages à réaliser une échographie soi-même ?
- Gagner en autonomie
- Optimiser le suivi de reproduction
- Prévoir la catégorie de carcasse
- Réaliser une échographie, un acte technique qui s’apprend
- Connaître la réglementation
- L’échographie, un examen dynamique
- Se former
- Bien choisir son matériel
- Définir ses objectifs pour définir son matériel
- Diversité et coûts du matériel
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