Vaches allaitantes : les élevages en vêlages groupés gagnent jusqu’à 20 jours d’IVV

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Vaches Blonde d'Aquitaine aux cornadis
Grouper les vêlages permet de rationnaliser son travail, en groupant toutes les opérations de surveillance sur l'élevage (vaccins, pesées, suivi des chaleurs...). (©Terre-net Média)

En permettant le fonctionnement par lots, les vêlages groupés optimisent les performances des exploitations allaitantes.

Les bénéfices des vêlages groupés sont connus de longue date. En 2016, des chercheurs analysaient la stratégie de reproduction de 3 494 élevages des Pays de la Loire et des Deux-Sèvres. À l’époque, une ferme sur cinq présentait une stratégie de groupage des vêlages, soit avec une double période, soit un groupage sur moins de 3 mois.

Gagner en IVV et élever des lots homogènes

Côté résultat, les structures en groupage de vêlage présentaient des performances significativement meilleures. Compter 372 jours d’IVV moyen, contre 392 jours là où ils s’étalent sur toute l’année. La mortalité sur la période 0-240 jours est également améliorée : « les niveaux de mortalité sont plus importants pour les élevages non groupés et peuvent s’expliquer par une moins bonne surveillance », estiment les chercheurs.

La double période de vêlage permet également de diminuer la part d’animaux improductifs, avec des génisses plus jeunes au premier vêlage. Compter 33,5 mois en moyenne pour les éleveurs en double période, contre 35 mois pour les élevages non groupés. La pratique demande toutefois un renouvellement un peu plus important (autour de 29 % contre 26 % pour les non groupés), du fait de la nécessité de réformer les animaux qui seraient décyclés.

Objectifs 100 jours de vêlage

Ces résultats s’expliquent par un meilleur suivi permis par le groupage. « Des vêlages groupés facilitent en effet la conduite en lots d’animaux homogènes en termes de poids et d’âge », insiste la chambre d’Agriculture de Bourgogne-Franche-Comté. Dans ce contexte, les conseillers proposent de se forcer à « grouper les vêlages sur une période de 100 jours maximum ».

Et cela demande une certaine organisation. Car la reproduction ne se gère pas uniquement lorsque le taureau est de sortie. « Un mois avant le début de la période de reproduction, il faut démarrer la surveillance des chaleurs », insiste le guide. Ce mois de préparation se prête également au contrôle des taureaux, voire à la préparation des vaches via une minéralisation spécifique.

Anticiper la transition

Le principal défaut du vêlage groupé et de présenter un nombre de réformes un peu plus important. Pour compenser, les conseillers préconisent de « mettre 10 à 15 % de femelles en plus par rapport au nombre de vêlages souhaités ».

Attention également à ne pas surcharger les taureaux : prévoir entre 25 et 30 femelles par animal.

Comme le résultat d’une année sur joue sur la période de reproduction, il est essentiel de mettre en place des contrôles. Noter les saillies est un plus pour identifier les vaches en retour de chaleur. Effectuer du contrôle de gestation permet ensuite de véritablement piloter sa période de reproduction. Cela permet de prendre la décision du retrait du taureau à la date donnée, ou d’éventuellement laisser un cycle supplémentaire en cas de femelles non gestantes. Cela permet aussi d’identifier des problèmes de fertilité chez le reproducteur.

Un investissement pour l’avenir

La transition vers les vêlages groupés à un coût. Elle suppose de retarder la mise à la reproduction de certaines vaches afin de constituer des lots. Mais pour les conseillers, cette démarche reste un investissement pour l’avenir. Durant la période de mise en place, il faudra également saillir des génisses plus jeunes et donc adapter son plan d’alimentation.

Compte tenu de la sélection, le fonctionnement en vêlages groupés suppose également d’avoir un renouvellement autour de 25 % pour remplacer les réformes. Il est donc nécessaire d’avoir un nombre d’élèves suffisant si l’on veut garder un cheptel constant sur la période de transition.

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