Communication conçue et proposée par CEVA

Quand faut‐il intervenir contre les parasites ?

La rentrée en stabulation constitue un moment clé pour traiter les animaux contre les strongles digestifs contractés au pâturage.
La rentrée en stabulation constitue un moment clé pour traiter les animaux contre les strongles digestifs contractés au pâturage.

Les traitements antiparasitaires ne se font plus à l'aveugle, mais sur la base d’un raisonnement à partir des risques encourus par les animaux. Dans cette stratégie, la décision de traiter ne doit être prise que lorsque le risque parasitaire est réel pour les bovins pâturant, c’est‐à dire entre le début de l’été et la rentrée à l’étable.

« En matière de parasitisme digestif, il n'y a plus de recette toute faite », prévient Jean‐ Philippe Allix, vétérinaire à Cerisy‐la‐Salle (50). « Les protocoles sont individualisés, ils dépendent de chaque conduite d'élevage », confirme son collègue, Alexandre Servera, praticien à Saint‐Hilaire du Harcouët (50). Même s'il n'y a plus de protocole standard, et dans un contexte général de réduction de l'utilisation des vermifuges, on peut néanmoins identifier deux périodes clés pour la gestion du parasitisme : 2 à 3 mois après la sortie à l’herbe, selon le climat, et la rentrée en stabulation.

Compromis entre immunité et croissance

Première étape donc : la mise à l'herbe, en particulier, la toute première, qui concerne généralement de jeunes animaux. Il faut alors arbitrer entre la mise en place d’une immunité puissante qui protègera l'animal toute sa vie, et la nécessité d’épargner des bêtes en pleine croissance. « Souvent, on fait un traitement quelques semaines après la mise à l'herbe », intervient Jean‐Philippe Allix. « Ainsi, on laisse les animaux un peu en contact avec les parasites : ils ingèrent des larves, qui se transforment en adultes, puis pondent... En fin de printemps, après 8 à 10 semaines de pâturage, c’est le bon moment pour rompre la succession des cycles parasitaires avec un vermifuge. » Le principe général est de laisser les animaux en contact avec les strongles quand la charge parasitaire est faible et de les protéger quand la charge parasitaire est forte.

Un autre arbitrage est à faire par rapport à la rémanence de ce vermifuge administré au pâturage : si elle est trop élevée, elle risque d’empêcher un contact suffisant avec les parasites pour engendrer une immunité solide. Si elle est trop faible, la santé des animaux pourrait en être affectée. Cet arbitrage dépend des conditions de l’élevage : âge des animaux, durée de pâturage, sécheresse estivale qui rompt le cycle des parasites...
Plusieurs formulations de vermifuges existent, seules certaines sont adaptées pour les traitements individuels. Parlez en avec votre vétérinaire.

Analyser à la rentrée en stabulation

La deuxième période clé pour la gestion du parasitisme digestif, c'est la rentrée en stabulation, à la fin de la saison de pâturage. « A ce moment‐là, la charge parasitaire est maximale », précise Jean‐ Philippe Allix. Pour un traitement d'automne, nul besoin de produit très rémanent : ceux à action instantanée permettent d'assainir rapidement les animaux. Pas question toutefois de traiter « à l'aveugle ». « Aujourd'hui, on essaye d'être le plus précis possible. Il est devenu important de justifier les traitements antiparasitaires (1) », commente Alexandre Servera.

La décision de traiter se base notamment sur les résultats d'une batterie d'analyses spécifiques : coproscopies, analyses du pepsinogène sérique, dosages d'anticorps anti‐ostertagia et analyse des données de production laitière à l’herbe. « Les antiparasitaires sont des traitements qui peuvent couter cher, mettre quelques dizaines d'euros dans des analyses est vite amorti », assure Alexandre Servera. Même observation du côté de Jean‐Philippe Allix, qui propose, depuis quelques années, des forfaits annuels de suivi parasitaire (visites et analyses). « Dès que notre suivi permet d'éviter le traitement d'un certain nombre d'animaux, il est rentabilisé. »

Les résultats d'analyses ne sont toutefois pas à prendre comme des valeurs absolues. « Ce qui compte, c'est leur évolution dans une même ferme et la façon dont ils impactent ou non les performances », explique Jean‐Philippe Allix, qui ajoute : « si on voit que les valeurs augmentent, cela peut être le signe que le troupeau peine à se défendre contre ses parasites ». En outre, ces résultats doivent être couplés à d'autres informations : la catégorie d'animaux, leur aspect, leur traitement préalable (l'occasion de juger de sa pertinence), voire le ressenti de l'éleveur. D'autres facteurs interviennent aussi : le climat de l'année (une année humide est plus favorable aux strongles), la pousse de l'herbe, la conduite alimentaire, l'ordre de pâturage sur les parcelles...

« On a vraiment besoin de connaître le contexte », approuve Jean‐Philippe Allix. C'est pourquoi, quand cela lui est possible, le praticien rend une troisième visite en milieu de saison de pâturage aux éleveurs dont il fait le suivi parasitaire.

Justifier un traitement peut être obligatoire dans le cas du cahier des charges AB. Mais cette pratique est utile pour tous les éleveurs.

CEVA
Cette communication est gérée par la régie publicitaire du groupe NGPA. La rédaction de Web-agri n’a pas été consultée et n’a pas participé à sa réalisation.
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