« Nous sommes extrêmement déçus de voir que la "chambre de la ruralité et des territoires" qu'est le Sénat n'ait pas envoyé un signal positif au monde de l'élevage », a déclaré à l'AFP Pierre-Philippe Frieh, porte-parole de la filière.
Le Sénat a adopté jeudi soir en première lecture un texte en partie édulcoré, en maintenant les animaleries et les animaux sauvages dans les cirques itinérants et delphinariums. Mais il est allé plus loin que les députés concernant les visons, en supprimant le délai de deux ans pour l'interdiction de l'élevage en France.
La fédération française de la fourrure « dénonce l'utilisation politique du contexte sanitaire avec la suppression du délai de transition ».
Il ne reste plus en France qu'un élevage de visons d'Amérique, en Normandie, qui compte quelque 14 000 bêtes pour un chiffre d'affaires estimé à environ 400 000 euros, selon la fédération. Trois élevages ont disparu depuis 2020 : l'un touché par le Covid a vu ses bêtes abattues, les deux autres ont cessé leur activité.
« L'élevage de visons restant est sain, régulièrement contrôlé et testé. Les affirmations au sujet de la Covid-19 entretiennent un climat de peur sans aucune base scientifique solide », a affirmé M Frieh.
« Le Sénat a choisi la voie de l'interdiction alors que nous avions fait des propositions d'amélioration des conditions d'élevage, sur les standards européens », a-t-il ajouté.
La filière, qui comptait près de 300 élevages dans les années 1960, a fortement évolué ces dernières années. Le marché s'est transformé, avec la disparition des petits artisans de quartier, et la production est essentiellement destinée aux grandes maisons de couture.
Les fourrures sont vendues aux deux plus grandes maisons de vente aux enchères, situées à Copenhague et Helsinki, avant de prendre le chemin des groupes de luxe. Ces dernières années, plusieurs maisons célèbres ont toutefois renoncé à la fourrure, comme Chanel ou récemment le groupe Kering (Saint Laurent, Gucci), mais pas le numéro un du luxe, LVMH.
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