Un juge d'instruction va poursuivre l'enquête sur la contamination aux salmonelles de laits infantiles, qui a touché des dizaines de nourrissons et contraint le groupe Lactalis à suspendre la production d'une de ses usines, a appris l'AFP de source judiciaire.
Au terme d'un peu plus de neuf mois d'une vaste enquête préliminaire, le pôle santé publique du parquet de Paris a ouvert mardi une information judiciaire contre X pour « tromperie sur les qualités substantielles des marchandises », « blessures involontaires ayant entraîné une incapacité de travail inférieure ou égale à trois mois » et « inexécution par un exploitant du secteur alimentaire de procédures de retrait ou de rappel d'un produit préjudiciable à la santé ».
Il a pris cette décision après avoir terminé fin septembre l'analyse de plusieurs milliers de documents saisis mi-janvier lors de perquisitions sur quatre sites du géant français du lait, jugeant que les investigations devaient « se poursuivre dans un autre cadre juridique » plus adapté, selon la source judiciaire.
Au total, 53 nourrissons identifiés ont été atteints de salmonellose en France fin 2017 après avoir consommé un produit pour enfant, essentiellement de marque Milumel ou Picot, sorti de l'usine de Craon, située en Mayenne.
Le processus de retrait a été chaotique et de nombreux dysfonctionnements ayant mené à la contamination ont été mis au jour. Après plusieurs semaines de crise, le groupe, réputé pour sa culture du secret, avait retiré mi-janvier la totalité de ses laits infantiles produits dans l'usine incriminée, dont la production a dû être suspendue pendant six mois.
L'entreprise dirigée par Emmanuel Besnier avait affirmé que la contamination s'expliquait par des « travaux réalisés courant 1er semestre 2017 ». Mais le site avait déjà subi une contamination à la salmonelle en 2005.
Les salmonelloses sont des intoxications alimentaires allant de la gastroentérite bénigne à des infections plus graves. Elles sont potentiellement plus dangereuses pour les jeunes enfants, les personnes âgées ou affaiblies.
Toutefois, selon la source judiciaire, la bactérie identifiée à Craon, la salmonella agona, provoque des gastroentérites peu graves, qui peuvent être à l'origine d'une déshydratation mais n'entraînent pas de séquelles pour un individu en bonne santé, même un nourrisson.
Une première plainte avait été déposée à la mi-décembre par Quentin Guillemain, père d'une fille de trois mois qui avait consommé un lot concerné par les rappels mais n'était pas tombée malade.
Au total, un peu plus de 300 plaintes ont été enregistrées au pôle santé publique, dont celles déposées par quatre associations, selon la source judiciaire. Parmi ces dernières, les associations de défense de consommateurs UFC-Que Choisir et Foodwatch.
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