Entre actions musclées et opérations séduction, la confusion du consommateur ?

Cédric Mandin, éleveur de bovins viande, responsable de la section viande de la Fdsea de Vendée et membre de la Fnb était présent lors de l'action Interbev de promotion des "Viandes de France", gare Montparnasse mardi 25 août 2015. (©Terre-net Média)
Cédric Mandin, éleveur de bovins viande, responsable de la section viande de la Fdsea de Vendée et membre de la Fnb était présent lors de l'action Interbev de promotion des "Viandes de France", gare Montparnasse mardi 25 août 2015. (©Terre-net Média)

Entre les images des actions parfois musclées menées par les éleveurs à l’encontre des Gms et celles d’éleveurs distribuant des tracts pour inciter les consommateurs à consommer des « Viandes de France », ces derniers ont de quoi s’y perdre. Cédric Mandin, éleveur, responsable de la section viande bovine à la Fdsea de Vendée et membre de la Fnb, défend pourtant le slogan « producteur, consommateur : même combat ».

 

Web-agri.fr : Depuis plusieurs semaines, les actions parfois musclées à l’encontre des Gms renvoient une image plutôt négative auprès du consommateur. Aujourd’hui à Paris, vous tentez de les séduire en leur demandant d’acheter des « viandes de France ». N’est-ce pas un peu confus pour les consommateurs ?

Cédric Mandin : Certaines actions syndicales ont été dures, c’est vrai. Elles ont été parfois mal comprises par les consommateurs. Mais elles ont l’avantage d’obliger les Gms à revenir à la table des discussions. Car les Gms sont très soucieuses de leur image. Les grandes surfaces ont un pouvoir énorme de communication qu’elles ne veulent surtout pas perdre.

Le consommateur doit comprendre que nos manifestations auprès des enseignes sont faites pour leur mettre la pression, pour qu’elles respectent leurs engagements et qu’elles soutiennent, par leurs politiques d’achat, l’élevage français.

En viande bovine, nous avons un souci. Des centrales de distributeurs ont respecté leur engagement de hausse des prix, tandis que certains abattoirs ne jouent toujours pas le jeu. Il n’est pas exclu que nous retournions voir ces abattoirs pour leur mettre à nouveau la pression.

Web-agri.fr : Sur le marché français, la guerre des prix que se livrent les enseignes est l’une des sources des difficultés. Que demandez-vous pour limiter cette stratégie destructrice pour la filière bovine ?

Cédric Mandin : L’encadrement des promotions, voire leur suppression pour la viande bovine est une demande de la profession. C’est nécessaire pour que les prix soit davantage lissés dans le temps. Or c’est très compliqué de les encadrer. Il y a un vrai manque de courage politique à limiter ces promotions par la loi.

Aujourd’hui, les promotions organisées par les enseignes dérèglent complètement les prix. Les consommateurs, eux, n’y comprennent plus rien car ils voient de la viande en permanence en promotion.

Les consommateurs ne doivent pas se tromper : les supermarchés ne cherchent pas à proposer des prix toujours moins chers au consommateur. Ils cherchent à être constamment moins chers que l’enseigne voisine. Ce n’est pas la même chose. Les consommateurs doivent nous soutenir massivement s’ils veulent continuer à manger de la viande française de qualité et tracée.

Stéphane Le Foll, venu soutenir les éleveurs gare Montparnasse à Paris, mardi 25 août 2015, lors de l'opération de promotion
Stéphane Le Foll, venu soutenir les éleveurs gare Montparnasse à Paris, mardi 25 août 2015, lors de l'opération de promotion "Viandes de France". (©Terre-net Média)
 

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