En visite en France, une délégation de l’émirat de Dubaï a annoncé « être en discussion » pour louer 30.000 hectares dans la plaine de Caen avec des baux de 99 ans. Plus de 450 exploitations agricoles normandes pourraient être concernées.
Article complété le 1er avril à 23h59 : Il s'agissait de notre poisson d'avril 2015 ! L'occasion d'un peu de bonne humeur. Merci pour tous vos messages et commentaires qui nous prouvent que vous avez bien apprécié... et rendez-vous au 1er avril 2016 !
« Nous projetons de louer les terres et les cheptels à un prix très supérieur au marché, bien au-delà de la rentabilité que peuvent espérer les agriculteurs français », jette d’emblée le Sheïkh Al-Abu Dphissel, en charge des ressources alimentaires pour l’ émirat de Dubaï . Confronté à la baisse des gisements d’énergies fossiles, l’émirat pétrolier et gazier se lance dans la diversification de son économie et souhaite sécuriser sa souveraineté alimentaire.
Etat désertique en bordure du Golfe persique, Dubaï dessale 1,26 milliard de litres d'eau de mer chaque jour pour alimenter sa folle croissance économique. Mais cela ne suffira pas à abreuver ses 2.3 millions d’habitants en lait, céréales, volailles et viande de bœuf.
« Nous avons besoin de 30.000 hectares et d’environ 10.000 têtes de bétail. Notre choix s’est porté sur la Normandie pour sa proximité avec le port du Havre, ses terres fertiles, son industrie laitière et la qualité de ses chevaux de course », explique innocemment Sheïkh Al-Abu Dphissel, comme s’il s’agissait d’une partie de Monopoly.
De nombreux emplois à la clé
Encore en pourparlers avec l’Etat français et la Safer, l’émirat de Dubaï souhaite signer des baux emphytéotiques pour une durée de 99 ans sur environ 450 exploitations du Calvados et de l’Eure. Mêlant financements privés et publics, la délégation envisage déjà de construire « quatre ou cinq grandes fermes laitières et d’engraissement de bovins afin de regrouper les petits troupeaux existants ». D’ici 2018, elle projette de bâtir une usine de poudre de lait , sur le modèle du chinois Synutra à Carhaix en Bretagne , ainsi que des bâtiments avicoles, une fabrique d’aliment du bétail, des silos de stockage des grains et sans doute un abattoir. A la clé : au moins 500 emplois.
La délégation a émis l’idée de faire venir des ouvriers du Moyen orient et du Pakistan voisin, un projet rapidement rappelé à l’ordre par la réglementation européenne, très stricte en matière de travailleurs immigrés.
« C’est une aubaine pour le dynamisme économique de la France, qui souffre de la crise mondiale depuis trop longtemps, estime le Sheïkh Al-Abu Dphissel. Les agriculteurs expropriés pourront, s’ils le souhaitent, travailler dans nos fermes, ou nos usines, car qui mieux qu’eux connait la terre qu’ils cultivent depuis des siècles ? Nous avons besoin d’eux, et c’est pourquoi nous leur offrons un partenariat gagnant-gagnant. » Certains d’agriculteurs et propriétaires terriens normands se disent déjà intéressés.
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