Les pluies annoncées cette semaine retardent par endroits la mise à l’herbe des troupeaux. Il est encore temps de préparer la période de déprimage en appliquant 7 points clefs faciles et efficaces.
Un apport d’azote à 200 degrés jours
Où en êtes-vous dans les apports d'azote ? S'ils sont normalement tous terminés en régions (voir l'outil de calcul de date optimale Date'N prairie), il est bon de rappeler le pourquoi du comment...
Quand la croissance des jeunes plantes redémarre, les sols sont souvent encore froids et peu fournis en azote. L’apport d’azote sur prairies à base de graminées est recommandé afin de maximiser l’étalement du système radiculaire et donc la production d’herbe. Réaliser cet apport à une date optimale évite des pertes par volatilisation. Il est ainsi conseillé d’apporter de l’azote quand la somme des températures supérieures à 0 depuis le 1er janvier atteint 200°C.
Herser les prairies avant un épisode pluvieux
Les prairies nécessitent des entretiens, comme les cultures ! Le hersage permet d’étaler la terre des monticules de taupes et des turicules des vers de terre, pour laisser l’herbe pousser. Il permet aussi de coucher les graminées au sol, afin qu’elles tallent plus facilement grâce à une meilleure exposition à la lumière.
Les dents de la herse fendent légèrement la matière organique en surface de la prairie. Cette aération permet une meilleure répartition des éléments fertilisants en profondeur et une réactivation des vers de terre.
Découper des paddocks de taille adéquate pour le troupeau et l’éleveur
Un parcellaire bien découpé est facilitateur dans la gestion du pâturage. Démarrer le pâturage sans avoir préparé ses paddocks est un risque de se faire déborder par la pousse de l’herbe.
Une fois les clôtures et les abreuvoirs installés, un tour du parcellaire pâturable est conseillé. Le but est de déterminer les parcelles à pâturer en premier, et d’estimer l’ordre de passage dans les paddocks. Un calendrier papier ou informatique est un outil indispensable pour connaître sa durée de rotation et anticiper les débrayages !
Estimer la fin des stocks pour ajuster la ration de déprimage
À l’approche de la mise à l’herbe, les stocks de fourrages sont généralement à des niveaux bas. C’est l’occasion de faire (ou mettre à jour) un prévisionnel de consommation de fourrages avant les prochaines récoltes.
Selon les systèmes alimentaires, il sera peut-être judicieux de fermer le silo d’ensilage de maïs pour nourrir le troupeau l’été ; ou bien préférer un apport en enrubannage plus grossier pendant la phase de déprimage afin de réserver un enrubannage de qualité en phase estivale. Il existe autant de situations possibles que d’élevages.
Assurer un apport en minéraux
Le pâturage des vaches rime souvent avec l’arrêt des minéraux. Une impasse de deux mois est tolérée. Au-delà, il est recommandé de trouver la solution la plus adéquate pour distribuer des minéraux au troupeau : paillettes à diluer dans l’eau de boisson, seaux à lécher, bar à minéraux….
Avant la mise à l’herbe, une complémentation en magnésium a pour but de limiter les risques de tétanie d’herbage, notamment pour les vaches hautes productrices et/ou en démarrage de lactation.
Parer les vaches pour des onglons solides au pâturage
Organiser un parage préventif sur l’ensemble du troupeau est recommandé avant l’accès à des chemins longs et abrasifs. Chaque vache devrait avoir ses pieds inspectés au moins une fois par an, qu’elle soit boiteuse ou non. L’objectif d’un parage préventif est de rétablir la forme idéale de l’onglon, de retirer la corne abîmée et repérer d’éventuelles lésions. Une vache, boiteuse ou douloureuse des pieds, limitera ses déplacements, ce qui induira une prise alimentaire réduite et donc une dégradation de son état de santé et de sa production.
Adapter les journées de déprimage au rythme de la vache
L’adage « la vache fait les 3 huit » est souvent entendu dans nos campagnes. Mais il est faux ! Le rythme alimentaire de la vache démarre à partir de la première distribution :
- 3 heures de prise alimentaire puis 1 h de rumination ;
- 1 h de prise alimentaire puis 3 heures de rumination.
Si le troupeau a accès à l’auge à 8h30 à la sortie de traite, alors on considère que la vache mange de 8h à 11h puis ruminera de 11h à 12h. Avant qu’elle reprenne son cycle suivant, il est recommandé de les sortir au pâturage pour la phase de déprimage. Ainsi, la prise alimentaire de 12h à 13h aura lieu dehors et non à l’auge. Vers 16h à la fin de la période de 3h de rumination, le troupeau pourra revenir en bâtiment pour la traite du soir.